Le Bon Plaisir de Pierre Bergé, "créateur manqué" et infatigable mécène

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Le Bon Plaisir de Pierre Bergé, "créateur manqué" et infatigable mécène

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Pierre Bergé, 11 février 2015
Pierre Bergé, 11 février 2015
© AFP - Stéphane de Sakutin

1989. Théâtre, opéra, haute couture ou encore littérature : Pierre Bergé revenait en 1989 sur son lien à la création et aux artistes. Un autoportrait radiophonique et sensible, guidé par la journaliste Françoise Malettra pour l'émission "Le Bon Plaisir".

Alors que l'esthète Pierre Bergé vient de disparaître ce vendredi 8 septembre, réécoutez cette archive de 1989 diffusée dans l'émission Le Bon Plaisir. Au micro de Françoise Malettra, celui qu'on salue comme "grand homme de culture" revenait sur son lien aux milieux artistiques et culturels, du théâtre à la haute couture. Dans cette balade radiophonique, vous croiserez d'illustres noms : Yves Saint Laurent, Antoine Vitez, Jean Giono, Philipp Glass, Jean Cocteau ou encore Marguerite Duras.

C'est dans les coulisses du théâtre que débute ce Bon Plaisir. Pierre Bergé retraçait son expérience de directeur de théâtre, sa rencontre avec Antoine Vitez, la production des spectacles de Marguerite Duras ou encore Philip Glass. Autre spectacle éminemment important dans sa vie : la haute couture. Alors nous filons, en sa compagnie, dans les coulisses des défilés de mode de la maison Yves Saint Laurent, que dirigeait Bergé bien avant d'oeuvrer à la création de la Cité de la mode, à Paris.

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Lorsqu'est enregistré ce Bon Plaisir, Pierre Bergé est depuis un an directeur du Conseil d’administration de l’Opéra de Paris - une fonction qu'il occupera jusqu'en 1994. Dans son bureau de l'opéra, qui est autant celui d'un directeur que celui d'un esthète amateur d'art, il évoque ses convictions politiques autant que son lien à l'opéra et à la création. "Je suis un créateur manqué, dit-il, au sens freudien, je ne suis pas passé à l'acte."

Qu'il s'agisse de théâtre, de littérature, de mode, c'est toujours la figure de l'artiste qui l'intéresse. L'artiste et non l'homme. "La biographie, quel cauchemar des temps modernes", s'exclame-t-il, avant de poursuivre :

Est-ce que vous avez envie de savoir la vie de Proust ? Moi pas du tout. Franchement pas. Toutes ces histoires de madeleines m'ennuient à mourir. La seule chose qui m'intéresse dans Proust, c'est l'écriture. Soyons clairs, et on va tout de même arriver à la réelle vérité de l'artiste : c'est la création. (...) Ce qui est incomparable, unique, brûlant comme de la glace, c'est l'écriture.

Dans cette balade littéraire, Pierre Bergé fait également part d'une anecdote méconnue. En 1948, le premier jour de son arrivée à Paris, il se promène sur les Champs-Elysées. C'est alors qu'il aperçoit un homme faisant un grand signe par la fenêtre avant de tomber. Il apprendra le lendemain, dans les journaux, qu'il s'agissait de... Jacques Prévert :

J'ai considéré, moi, comme un signe, que le premier jour de mon arrivée à Paris, je me promène sur les Champs-Elysées, et qu'un poète me tombe sur la tête.

Le Bon Plaisir de Pierre Bergé (1ère partie)

52 min

Le Bon Plaisir de Pierre Bergé (2ème partie)

46 min

Le Bon Plaisir de Pierre Bergé (3ème partie)

47 min

Durées : 52'11 - 46'44 - 47'31 • Archives INA - Radio France