Le Panthéon de Rimbaud et Verlaine

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Le Panthéon de Rimbaud et Verlaine

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Portraits de Rimbaud et Verlaine
Portraits de Rimbaud et Verlaine
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Tribune. Plus d’une centaine d’intellectuels, anciens ministres de la Culture ou écrivains, ont lancé ce mercredi une pétition pour proposer au président de la République l’entrée au Panthéon de Rimbaud et Verlaine. Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, a salué cette initiative.

Un appel à faire entrer Rimbaud et Verlaine au Panthéon ? Pourquoi ? Ou pourquoi pas ? 

Frédéric Martel, journaliste et producteur de Soft power sur France Culture, revient dans cette tribune sur les motivations qui l'ont amené à être l'un des premiers signataires de cette pétition.

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Ayant été avec l’éditeur Jean-Luc Barré et l’académicien Angelo Rinaldi l’un des premiers signataires de cet appel, je souhaite expliquer ici quelques unes des raisons de notre démarche. (La pétition comprend d’ailleurs elle-même une argumentation, qui figure en intégralité ci-dessous, avec la liste des premiers signataires).  

Reconnaissance de l'importance des poètes – parmi les plus grands de notre langue – et de leur homosexualité, si longtemps niée : tels sont les deux arguments principaux de cette pétition.  Il se trouve que d’autres points de vue, favorables ou non à cette entrée des deux poètes au Panthéon se sont multipliés ces derniers jours. 

La quasi-totalité des anciens ministres de la Culture ont signé cette pétition révélée ce mercredi par le journal Le Point (seule Christine Albanel a refusé explicitement de le faire ; Audrey Azoulay a dit regretter ne pas pouvoir le faire en raison, a-t-elle écrit, "de ses fonctions internationales"). Quant à Roselyne Bachelot, l’actuelle ministre, elle a embrassé cette cause littéraire en précisant dans un entretien au Point que "les vers de Rimbaud [l'] accompagnent à chaque moment de la journée". 

Certains journalistes sont moins favorables à cette panthéonisation. Ainsi, du responsable du supplément littéraire du Figaro, Etienne de Montety, qui écrit que Rimbaud et Verlaine étaient "trop libres pour le Panthéon". Et d'ajouter : "N’infligeons pas au pauvre Lelian [Verlaine] et à son complice effronté un camouflet posthume, n’insultons pas leur désir éperdu d’indépendance". Cette thèse se retrouve chez plusieurs écrivains ou rimbaldiens sincères qui contestent qu’une institution républicaine comme le Panthéon soit une demeure idéale pour les poètes de la bohème.  

On retrouve pour une part ce type d’argument chez Alain Tourneux, ancien conservateur du Musée Rimbaud et "président", quelque peu autoproclamé, de "l’Association des amis [sic] d’Arthur Rimbaud". "Célébrer la rébellion, pourquoi pas ? Mais est-ce que cela convient au Panthéon et aux figures qui y sont ?" s’interroge-t-il chez nos confrères de France Bleu Champagne-Ardennes. Alain Tourneux craint également de voir le poète arraché à son caveau familial de Charleville-Mézières : "Il y a le grand-père, la mère, les sœurs. Et il y a encore des descendants de la famille Rimbaud qui, à ma connaissance, n'ont pas été consultés". 

On peut comprendre que la mairie de Charleville-Mézières – une ville que Rimbaud haïssait au plus haut degré – s’inquiète pour son tourisme mais les arguments ne me paraissent pas bien convaincants. Ils sont communs à tous les exemples de panthéonisation et la rendrait impossible par nature (il y a toujours une mère quelque part qu’il ne faudrait pas séparer de son fils ou de sa fille). Mais laisser Rimbaud reposer avec l’abominable imposteur Paterne Berrichon, qui s’est invité de force dans son caveau, demeure un vrai crève-cœur. Aucun rimbaldien digne de ce nom ne peut contraindre Rimbaud à y demeurer pour toujours ! 

Quant à invoquer les "descendants" de Rimbaud, c’est une plaisanterie ! Malgré ses envies d’avoir un fils, dont témoigne sa correspondance tardive, le poète n’a jamais eu de descendant ! Ceux de son frère mal-aimé Frédéric n’ont aucune légitimité, surtout pas un siècle plus tard ! Ainsi, Jacqueline Teissier-Rimbaud, arrière-petite-nièce du poète, très lointaine héritière de Frédéric, ne peut pas prétendre au droit moral sur l’œuvre (par ailleurs tombée dans le domaine public). Ce droit a été transmis à Isabelle Rimbaud et, à sa mort, à son mari, Paterne Berrichon, qui n'a pas eu de descendance. Le droit moral ne peut donc plus être défendu aujourd'hui que par le Centre national du Livre (c'est à dire donc la ministre de la Culture) ou par la Société des gens de lettres. La petite petite petite nièce de Frédéric n'a donc aucun droit... ce qui ne l'a pas empêché de déclarer, dans un propos qui rappelle l'homophobie de l'époque : « Ce qui me gêne c'est l'homosexualité. Tout le monde va penser “homosexuels” mais ce n'est pas vrai.  Rimbaud n'a pas commencé sa vie avec Verlaine et ne l'a pas terminée  avec lui, ce sont juste quelques années de sa jeunesse»... Quant à "l’association des amis d’Arthur Rimbaud" de Charleville – qui ne fait guère parler d'elle et ne s'est pas réuni sur ce sujet – je pense qu’elle aurait fait horreur, par son existence même, au poète ! 

L’écrivain extrême Renaud Camus s’est exclamé pour sa part dans une dizaine de messages ironiques postés ce mercredi sur Twitter : "Le Panthéon ? Mais c’est comme d‘être enterré vivant !", "Et Proust, alors ? Les asthmatiques, tout le monde s’en fout ?" ou encore : "Mais si on arrivait à prouver qu’en fait Rimbaud n’était pas homosexuel du tout, on pourrait peut-être le sauver du Panthéon, non ?" Il y a longtemps, fort heureusement, qu’on ne prend plus ce Camus-là très au-sérieux. 

Le Panthéon contre l'ordre moral

Lire le point de vue dans Le Monde

D'autres s'étonnent fort justement qu'on se propose de faire entrer Rimbaud et Verlaine "en couple", au Panthéon alors que le second a tiré sur le premier deux coups de revolver et qu'ils ne se sont plus revus entre 1876 et 1891, date de la mort de Rimbaud. C'est pourquoi la pétition insiste justement sur le fait qu'ils entreraient "en même temps", mais non pas en couple.  

Affaire en cours
10 min

Venons-en aux trois arguments les plus recevables :

  • Le premier, fort pertinent, est celui de la bohème. 

Rimbaud et, dans une moindre mesure, Verlaine – car il a tenté d’entrer à l’Académie française – sont des rebelles, des incendiaires, des bohémiens. Des insoumis ! Ce sont des "vagabonds" au sens du poème splendide d’Illuminations qui porte ce titre. Rimbaud le fugueur, le nomade, le trimardeur, n’aurait pas sa place au Panthéon. 

Pourquoi pas ! Mais le Panthéon doit-il être réservé aux militaires, aux officiels, et aux anciens ministres ? La Révolution – le Directoire – a décidé de l’attribuer "Aux grands hommes la patrie reconnaissante." Pourquoi la patrie ne serait-elle pas reconnaissante aux poètes ?

Je pense pour ma part que Verlaine et Rimbaud, et parce qu’ils sont justement des "bohèmes", méritent d’entrer au Panthéon. Outre qu’il ne s'y trouve pas de poète (Victor Hugo y est entré en raison de son engagement politique et de sa stature littéraire depuis Les Misérables), il me semble que la France s’honorerait de défendre ses rebelles et ses saltimbanques. N’oublions pas ces magnifiques pages de Michelet sur Rousseau et Voltaire dans son Histoire de la Révolution française : "La France aura toujours deux pôles, Voltaire et Rousseau ; on n’ôtera pas plus l’un que l’autre. Que sert de commencer une entreprise impossible". Eh bien disons que la France doit avoir aussi son pôle critique, son pôle rebelle, l’âme incendiaire du poète. Et tant pis si la franchise gauloise – disons même scatologique – de l’Album zutique entre au Panthéon. La France, c’est sa force, est terre d'asile pour tous ses rebelles ! 

Je passe sur l’autre argument que j’appellerais celui du droit à la concurrence. Rimbaud, mais pourquoi pas Balzac ? Et Baudelaire ? Et Flaubert ? Et Proust (dont les "amis" s’agitent depuis si longtemps) ? Pourquoi pas Berlioz aussi (on se mobilise à l'Académie en son nom) ? Sans oublier Joséphine Baker dont l’entrée au Panthéon semble, nous dit-on, en bonne voie. 

L'argument est juste mais si on le suit, aucun de ceux-là n'y entreront non plus. Y faire pénétrer le "couple" Rimbaud-Verlaine n'enlèvera rien aux autres. 

Pour ma part, et je crois que c’est également le sentiment de bien des signataires, j'y suis favorable. Baudelaire, Proust, Flaubert, Baker, oui bien sûr. Et aussi George Sand, Marguerite Yourcenar et tant d’autres. Faisons de la place au Panthéon. Ouvrons des petites boites pour accueillir plus de cendres, et faisons fête à tous les poètes. Rimbaud encore : "Les poètes sont frères".

  • Un deuxième argument pertinent est celui qui consiste à refuser à Rimbaud et Verlaine l’entrée au Panthéon parce qu’ils n’ont pas eu d’"engagement public au service de la France".

Il est vrai que c’est, en général, de Jean Moulin à Simone Veil, la raison des panthéonisations les plus récentes. Les signataires de la pétition connaissaient cet argument. Ils écrivent d’ailleurs : "C’est dans l’œuvre de Verlaine que l’on a puisé en 1944 le message annonçant le débarquement en Normandie à l’intention de la résistance intérieure – le vers célèbre Les sanglots longs des violons de l’automne/ Bercent mon cœur d’une langueur monotone. C’est vers la figure emblématique de Rimbaud que l’on se tourne dès qu’une révolte éclate, surréaliste ou étudiante, comme en mai 68, ou lorsqu’il est question de Changer la vie, le slogan de la gauche des années 1970." Cela ne suffit-il pas ?

  • Il reste un dernier argument qui ne tardera pas à surgir ; à l’inverse des précédents, il ne sera pas brandi par les anarchistes de tous poils et les hippies des deux sexes. 

Des féministes vont dire : "Halte au feu ! N’était-ce pas des violences conjugales lorsque Verlaine battait sa femme ?" Des experts en études post-coloniales vont dénoncer Rimbaud qui fut colonialiste, a vendu des armes et a pu même, dans quelques lettres à sa mère, avoir des propos racistes. Tout cela est vrai. Sans oublier que Verlaine a connu bibliquement bien des prostitués des deux sexes. Et que dire des propos anti-France de Rimbaud !  

En effet : Rimbaud fut l’un des écrivains les plus ironiques à l’égard de "la vie française" et contre tout ce qui était français. Dès ses premiers poèmes, il ne s’est jamais senti "chez lui, chez lui" – et c’est aussi ce qui nous intéresse dans sa trajectoire, son "itinéraire non pareil" (René Char). Dans sa seconde lettre du "voyant", il écrit : "Musset est quatorze fois exécrable pour nous. […] Tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré. […] On savourera longtemps la poésie française, mais en France." Plus tard, il le répète : "Quelle horreur que cette campagne française." Toute sa vie, Rimbaud ne cessera de fuir son pays, devenant même un antifrançais patenté, par haine de la guerre et du Second Empire, y compris jusqu’à se sentir "ragaillardi" lorsqu’il voit les soldats prussiens ! 

Tout cela est vrai, mais, outre qu'il ne faut pas être anachronique, n’est-ce pas cela la France ? Insoumis à sa propre patrie, Rimbaud reste encore irréfutablement français, et même gaulois, au-delà de toute discussion ou controverse. C’est cela la France : le critique, le rebelle, le révolté, "l’étincelle" Rimbaud incarne l’esprit français, cette longue lignée qui va de Rabelais à Voltaire, et de Voltaire à Victor Hugo, cette "flamme immortelle du vrai génie de la France" comme l’écrit encore Michelet – y compris, et peut-être d’abord, lorsque Rimbaud critique son pays.

Je crois que nous sommes ici au cœur des arguments, fussent-ils contre-intuitifs, qui rendent l’entrée de Verlaine et Rimbaud au Panthéon légitime. C’est que le Panthéon, lui aussi, doit changer. Ce ne peut plus être seulement le temple des militaires et des hommes politiques. Il y manque bien trop de visages de la France. Pour commencer, il y a très peu de femmes ; elles doivent y entrer en plus grand nombre, cette maison est la leur autant que celle des hommes. Il y manque des personnes noires qui ont tant contribué, parfois comme esclaves, ou à leur corps défendant, à l’histoire de la France ; il y manque des personnes d’origine arabe, qui composent pourtant une minorité majoritaire en France. Il y manque des homosexuels, hommes et femmes. Tant d'autres. 

Doit-on les faire entrer seulement en raison de ces éléments ? Non, bien sûr. Une personne ne pourra jamais se résumer à sa couleur de peau ou à ses préférences sexuelles. "JE est un autre". Avec le philosophe Amartya Sen, je crois aux "identités multiples" : un Noir n’est jamais seulement Noir ; c’est aussi un homme ou une femme ; un Français ou le citoyen d’un autre pays ; un intellectuel ou un ouvrier ; un Parisien ou un Bordelais – toutes ces identités se complètent, se nourrissent, et forment la beauté d’une vie. Rimbaud porte des identités multiples en lui – "Vite ! est-il d’autres vies !" – ce sont elles qui rentreront avec lui au Panthéon. N'écrit-il pas "J’ai illustré la comédie humaine" ? 

Enfin, que répondre aux arguments sur le colonialisme et les violences conjugales ? C’est ici le débat essentiel et paradoxalement, à mes yeux, la raison d’être de cette pétition. C’est celui de la commémoration des grands hommes, des grandes femmes eu égard à la part d’ombre que chacun d’entre eux, chacune, chacun d’entre nous conserve. 

Comme je l'ai écrit ici même récemment aucune des figures qui reposent au Panthéon n’est un Saint ou un Surhomme. Tous ont commis des fautes, des excès, des erreurs. Certains ont été colonialistes ; d’autres ont participé à des guerres injustes ; André Malraux a participé au pillage de certaines œuvres, et ainsi de suite avec Léon Gambetta ou Jean Jaurès, Alexandre Dumas ou Émile Zola ou même Jean Moulin ou Marie Curie. Nul être n’est parfait même si ceux qui sont rassemblés dans ce temple laïque de la République devraient être moins imparfaits que nous autres vivants. 

Faire entrer Rimbaud et Verlaine au Panthéon, revient donc à dire un "non" définitif au déboulonnage des statues et au retranchement des plaques d’hommage. Non, on n’inquiétera plus Jean-Jacques Rousseau parce qu’il a abandonné ses enfants ! Non, on ne poursuivra plus les statues de Jules Ferry, le colonialiste, ni ne débaptiserons-nous les rues Adolphe Thiers, le liquidateur de la Commune – quoi qu’il nous en coûte.

Aucune vie n’est parfaite sur la durée, de l’enfance à la mort, et rendre hommage à une femme, à un homme, ne revient pas à embrasser tous les visages d’une vie, toutes les idées d’une personne, toutes les actions d’un parcours. Nul n’est grand tous les jours, toute une vie. Rimbaud et Verlaine l'ont été par leur poèmes. Cela nous suffit. Cela est suffisant.  

Et puis – enfin – que savons-nous de ce que Verlaine et Rimbaud aimeraient que l’on fasse de leurs cendres ou de leurs vieux os ? Nous sommes comme Hamlet qui découvre le crâne de Yorick, impuissants. 

Et si on se propose – nous autres qui ne sommes pas croyants – de les faire entrer au Panthéon, ce n’est pas pour eux. Ils sont morts, et il est fort peu probable qu’ils nous observent depuis l'endroit où ils se trouvent. Si nous le faisons, c'est pour nous. Pour dire l’importance que Rimbaud et Verlaine ont pour nous, et que nous vivons mieux, que notre pays est plus grand, que notre littérature est plus forte, grâce à eux. 

Voilà quelques-uns des arguments en faveur de l’entrée de Rimbaud et Verlaine au Panthéon, un acte qui "serait vraiment un multiplicateur de progrès". Une pétition que nous avons voulu comme un acte potache et zutique. On n’est pas obligé de nous croire sur parole. Le débat est ouvert ! 

Frédéric Martel

Appel au président de la République

Ce qu’on dit aux Poètes à propos du Panthéon – Pour l’entrée au Panthéon d’Arthur Rimbaud et Paul Verlaine

Arthur Rimbaud et Paul Verlaine sont deux poètes majeurs de notre langue. Ils ont enrichi par leur génie notre patrimoine. Ils sont aussi deux symboles de la diversité. Ils durent endurer « l’homophobie » implacable de leur époque. Ils sont les Oscar Wilde français.

Ce ne serait que justice de célébrer aujourd’hui leur mémoire en les faisant entrer conjointement au Panthéon, aux côtés d’autres grandes figures littéraires : Voltaire, Rousseau, Dumas, Hugo, Malraux. 

Et ceci pour quatre raisons principales :  

Littéraire d’abord, parce que le génie multiforme et les influences croisées des deux poètes ont nourri depuis plus d’un siècle notre imaginaire littéraire et poétique. 

Politique ensuite. C’est dans l’œuvre de Verlaine que l’on a puisé en 1944 le message annonçant le débarquement en Normandie à l’intention de la résistance intérieure – le vers célèbre « Les sanglots longs des violons de l’automne/ Bercent mon cœur d’une langueur monotone ». C’est vers la figure emblématique de Rimbaud que l’on se tourne dès qu’une révolte éclate, surréaliste ou étudiante, comme en mai 68, ou lorsqu’il est question de « Changer la vie », le slogan de la gauche des années 1970.

Morale encore. Les deux poètes sont enterrés dans leurs caveaux familiaux : Rimbaud avec son ennemi et usurpateur, Paterne Berrichon. A Charleville, sa tombe « étriquée, avare » confirme que sa vie « lui a été volée », comme l’écrit Yves Bonnefoy. Quant à Verlaine, il est enfoui dans un caveau sous la poussière près du périphérique sous d’affreuses fleurs en plastique au cimetière des Batignolles. Est-ce ainsi que la France honore ses plus grands poètes ? 

Judiciaire enfin. En 1873, Paul Verlaine a été condamné à deux ans de prison pour avoir tiré deux coups de révolver sur Rimbaud. Ce dernier, dont la blessure était légère, s’est désisté de toute action en justice. Mais le parquet belge et la police française ont monté un dossier à charge, dont les archives prouvent désormais qu’il fut lié à son rôle dans la Commune et à son homosexualité. Il est resté 555 jours en prison, quand il aurait dû n’y passer que quelques semaines. Et on sait aussi que la préfecture de Police de Paris a favorisé l’aggravation de sa peine en raison, précisément, de ce « drôle de ménage ».

Pour toutes ces raisons politique, morale, judiciaire, et d’abord littéraire, il nous semble que l’entrée parallèle au Panthéon de Rimbaud et Verlaine, serait un geste d’une portée symbolique considérable.  

Parmi les premiers signataires :

Ministre et anciens ministres de la Culture 

• Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture. 

• Roselyne Bachelot, ministre de la Culture. 

• Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre de la Culture. 

• Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture. 

• Jack Lang, ancien ministre de la Culture.

• Frédéric Mitterrand, ancien ministre de la Culture. 

• Françoise Nyssen, ancienne ministre de la Culture. 

• Fleur Pellerin, ancienne ministre de la Culture 

• Catherine Tasca, ancienne ministre de la Culture 

• Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture  

Personnalités

• Alaa Al Aswany, écrivain égyptien, New York

• Fabrice d’Almeida, historien

• Agnès B, styliste

• Jean-Luc Barré, éditeur, directeur de la collection Bouquins

• Olivier Barrot, écrivain, animateur de télévision

• Nicolas Baverez, essayiste et écrivain

• Dominique Besnehard, producteur de cinéma

• William Bourdon, avocat

• Michel Braudeau, écrivain, membre du jury du prix Medicis

• Marie-France Brière, productrice de télévision

• Edwin Cameron, juge, ancien membre de la Cour Suprême sud-africaine, ancien avocat de Nelson Mandela, militant anti-Apartheid, Johannesbourg, Afrique du Sud

• Étienne Cardilès.

• Philippe Cassard, pianiste

• Jean-Loup Champion, éditeur et commissaire d’exposition

• Michèle Cotta, journaliste, ancienne présidente de Radio France

• Boris Cyrulnik, neuropsychiatre

• Xavier Darcos, ancien ministre de l’Éducation nationale, Chancelier de l’Institut de France 

• Daniel Defert, fondateur de l’association Aides, sociologue

• Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris

• Arthur Dreyfus, écrivain

• Laurence Engel, présidente de la Bibliothèque Nationale de France

• Annie Ernaux, romancière

• Nicolas d’Estienne d’Orves, écrivain et journaliste

• Laurence Ferrari, animatrice à Canal Plus

• Caroline Fourest, essayiste et journaliste

• François Gibault, écrivain, avocat

• Gilbert and George, artistes, Londres

• Adrien Goetz, historien de l’art, membre de l’Académie des Beaux-arts 

• Arthur Goldhammer, traducteur américain (Boston)

• Patrick Grainville, écrivain, membre de l’Académie française

• Graham Henderson, directeur Rimbaud & Verlaine Foundation, Londres

• Colette Kerber, libraire

• Bernard Kouchner, co-fondateur de Médecins sans frontières, ancien ministre des Affaires étrangères 

• Pierre Lescure, président du festival de Cannes, homme de télévision

• Didier Lestrade, fondateur d’Act Up-Paris, journaliste

• Pierre Lungheretti, directeur de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image

• Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d’État chargé du numérique, député de Paris

• Frédéric Martel, journaliste et écrivain

• Stéphane Martin, ancien président du musée du Quai Branly-Jacques Chirac

• Daniel Mendelsohn, écrivain, New York

• Jean-Pierre Mignard, avocat

• Alain Minc, essayiste

• Denis Mollat, libraire, Bordeaux

• Edgar Morin, directeur de recherches émérite au CNRS

• Janine Mossuz-Lavau, politologue, directrice de recherche au CNRS

• Pascal Nègre, producteur de musique et agent artistique

• Christine Ockrent, journaliste

• Michel Onfray, essayiste et philosophe

• Pascal Ory, historien

• Michelle Perrot, historienne

• Philippe Pignarre, éditeur

• Oliver Py, metteur en scène, directeur du Festival d’Avignon

• Line Renaud, artiste

• Angelo Rinaldi, écrivain, membre de l’Académie française

• Benjamin Stora, historien

• Irène Théry, sociologue

• Louis-Georges Tin, fondateur de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie

• Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre de l’Éducation nationale

• Patrick Weil, historien, président-fondateur de Bibliothèques Sans Frontières

• Edmund White, écrivain, New York

• Benny Ziffer, écrivain, rédacteur en chef du supplément littéraire d’Haaretz, Tel Aviv

...(Liste non exhaustive).