Journée d'étude proposée et modérée par Patrick Javault
Le caractère politique de l'art contemporain s'est longtemps identifié à une remise en cause des définitions formelles et à une critique ouverte des institutions culturelles. Tandis que les Etats-Unis par ses artistes et théoriciens avaient pris en main l'écriture de l'histoire de l'art, l'examen du passé semblait être une spécificité dévolue à l'Allemagne. Depuis la fin d'une histoire de l'art entendue comme histoire des formes et l'expansion planétaire de l'art contemporain, nombre d'artistes et de curateurs se saisissent de l'accent grave de l'Histoire comme moyen de faire écho à l'accent aigu de l'actualité, pour reprendre une belle image de Paul Celan. La Documenta 13 ou la Biennale de Venise 2015 ne sont que quelques exemples parmi cent autres d'une présence renforcée de l'histoire dans l'art.
Dans le même temps, des historiens d'art ouvrent de nouveaux chantiers d'écriture qui influent directement l'art d'aujourd'hui. Face à ces défis, les responsables de grandes institutions se doivent de redéfinir leurs tâches et leurs missions en conciliant paris sur l'avenir et réévaluations. L'histoire de l'art est en principe finie mais notre soif de récits légendaires est impossible à rassasier et, en exagérant à peine, on retiendra bientôt de 1917 qu'elle fut l'année du refus d’exposer l'œuvre révolutionnaire de R. Mutt.
À travers les témoignages d'artistes, d'historiens, d'historiens d'art et de directeurs de musée, on verra s'entrecroiser ou se faire écho écritures de l'histoire et écritures de l'histoire de l'art.
Troisième intervention : "Un historien dans l'art" par Philippe Artières, historien
Philippe Artières
1h 09