“Apprenez de la nature, vous y trouverez votre futur”. Le premier à formuler cette idée fut Léonard de Vinci il y a plus de 500 ans. Le génie italien est le premier à théoriser le biomimétisme : s’inspirer de la nature pour développer le progrès technique.
Léonard de Vinci naît le 15 avril 1452 à Vinci, dans la campagne toscane. Il ne reçoit pas d’instruction classique, son apprentissage est empirique et instinctif. Son grand-père lui répète “Po l’occhio” ("ouvre l’œil") pour l’inviter à être attentif à la nature environnante. Grâce à cela, le jeune Léonard développe une passion naturaliste et une grande sensibilité au vivant. La nature l’inspire d’abord à travers son art, comme en témoigne son premier dessin connu, Paysage de la vallée de l’Arno, 1473.
À 30 ans, il est chargé par le duc de Milan de réaliser la plus grande statue équestre du monde. Il passera seize ans à étudier tous les détails anatomiques des meilleurs chevaux d’Italie pour réaliser cette statue.
Vinci se rapproche de Platon par sa conception unitaire du monde. Pour lui, les mathématiques sont la base de toute explication des phénomènes physiques. Et la réponse aux grandes énigmes scientifiques se trouve dans la nature pour qui sait l’observer.
Lorsqu’il s’installe dans la région de Milan, Vinci commence à s’intéresser à l’hydraulique, il observe le fleuve Pô et les cascades d’Acquafraggia au nord de l’Italie. L’ingénieur en tire plusieurs principes sur l’écoulement des liquides qu’il tente d’appliquer sur des moulins à eau, des pompes hydrauliques.
Mais très vite, Léonard de Vinci a les yeux tournés vers le ciel. Grand observateur des oiseaux, il aimerait réaliser le rêve d’Icare. Il va analyser et décomposer le mouvement des ailes des oiseaux et des chauves-souris pour essayer de l’adapter aux hommes. Il va décliner ses imposantes ailes volantes sous de multiples formes, notamment l’ornithoptère.
Mais il échoue à chaque fois car il ne s’intéresse qu’au mécanisme du battement des ailes. Il observe alors les rapaces en vol plané au-dessus de lui et réalise qu’il faut d’abord comprendre le phénomène de “portance spontanée de l’atmosphère”.
Passionné d’anatomie, Léonard de Vinci s’obstine à reproduire le vivant en machine. Il crée des automates révolutionnaires pour l’époque. Juste avant de mourir en 1519, il offre à François Ier un lion mécanisé qui s’ouvre pour dévoiler une fleur de lys.
Dans les innombrables notes et croquis qu'il a laissés, Léonard de Vinci a théorisé le biomimétisme.
Dans les années 1990, Janine Benyus, une scientifique américaine, reprend ce concept en y ajoutant une dimension écologique.
Aujourd’hui, le biomimétisme inspire de nombreuses innovations. Le train à grande vitesse japonais par exemple imite l’aérodynamisme du bec de martin-pêcheur. Plus récemment, des chercheurs ont mis au point un matériau semblable à du verre flexible pour équiper les smartphones... inspiré de la nacre des huîtres.