Les 20 musiques latinos recommandées par l'équipe de Soft Power

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Les 20 musiques latinos recommandées par l'équipe de Soft Power

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© AFP - Cris Faga / NurPhoto

Entre tradition et exportation de ses genres, l'identité musicale de l'Amérique du Sud reflète une véritable diversité que nous présentons ici.

A la suite de notre émission consacrée au déferlement de la musique latino sur le monde (France Culture, 19/11), les rythmes et sonorités musicales du cône sud des Amériques raisonne de façon plurielle. Voici un extrait de ces influences aux multiples facettes : Soft Power vous livre le pouls de ce sous-continent qui bat au rythme de son histoire.

Le reggaetón  : un phénomène de conquête mondiale

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A l'origine issu du bassin Caraïbes, en particulier de Porto Rico, ce genre musical est une synthèse entre le hip hop, le dancehall dont les beats ont vocation à faire danser les corps dans les Amériques et désormais, dans les pays méditerranéens d'Europe.

- Dalmata, Pasarela : l'un des plus anciens et authentiques sons de l'artiste, qui fait écho aux rythmes pionniers du genre.

- Daddy Yankee, Vaivén : il est désormais l'une des icônes du reggaeton, présent dès les débuts du genre jusqu'à aujourd'hui où ce son prend des tournures plus électro.

- Ozuna, Tu foto : une version plus romantique de ce genre musical.

- Nicky Jam, Amor Prohibido : ce titre issu du dernier album de l'artiste est réalisé en duo avec Sean Paul, le jamaïcain issu du reggae- qui précède le -ton de Nicky Jam. 

- Alexis y Fido, Me Descontrola : le titre est un révélateur de la structure du reggaeton, entre un refrain chanté et des couplets où le flow est similaire au rythme du hip hop, sur une instrumentale très dansante.

Le tango : un genre historique sachant s'insérer dans la modernité 

Inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'Unesco, le tango, né dans les ports d'Uruguay, est aujourd'hui le symbole du rayonnement culturel argentin qui concilie tradition et modernité électronique.

- Juan d'Arienza, Paciencia : une version de 1937 qui révèle le tango tel qu'il a été composé à ses débuts.

- Soha, Mil Pasos : difficile de ne pas citer ce titre de l'artiste française dont le style est inspiré des multiples influences latines.

- Otros Aires, Milonga sentimental : ce groupe hispano-argentin compose ses musiques en reprenant les titres classiques de tango qu'il actualise par touches électroniques.

- Gotan Project, Tango Santa Maria : le trio franco-suisse-argentin tire son nom du verlan catalan : de tango, le groupe se nomme ainsi go-tan et introduit des sonorités électroniques dans les boucles classiques du tango.

Un label atypique : ZZK Records

La maison de disques, créée en 2006, provient du club de nuit porteño Zizek. ZZK fait aujourd'hui figure de lumière pour les artistes que les quatre coins du monde importeront, par la diversité de ses influences et de ses genres dont le point cardinal demeure... une certaine identité latino. 

- Nicola Cruz, Jocotoco Antpitta : l'artiste, franco-équatorien, a été popularisé par le DJ américano-chilien Nicolas Jaar. S'inspirant des beats tropicaux et d'un électro aux résonances ancestrales, ses titres sont diffusés dans les boîtes de nuit électro les plus guindées de la capitale parisienne.

- La Yegros, Siempre estás (ft. Chinese Man) : voici une synthèse de la collaboration culturelle entre deux continents. La chanteuse argentine produit ses morceaux sous l'influence de la cumbia. Dans ce titre, elle est accompagnée du collectif de hip hop et électro français Chinese Man.

La musique, entre expression de l'identité nationale et intégration mondiale : l'exemple du Chili

La musique a été un fervent vecteur d'unification nationale dans ce pays qui s'étend sur 4300 kilomètres, entre le Pérou et le Cap Horn et les Terres de Feu, et qui demeure enserré entre autant de cordillère andine au levant et de couchers du soleil sur l'Océan Pacifique au couchant . Aujourd'hui ouvert sur la région du cône sud comme sur le monde, ses artistes ont élargi le spectre de ses musiques qui consacrent son soft power à l'étranger. Voici une sélection de ses genres.

- Victor Jara - Manifiesto :  poète et chanteur chilien, il était le symbole de la musique chilienne en faisant vivre les instruments de la culture populaire, pour unifier les habitants des villes et des campagnes, et du sud et du nord. Il est mort à 41 ans, assassiné par la junte militaire de Pinochet en septembre 1973. Cette chanson, son « manifeste » à la vie, est l'un des derniers titres qu'il ait écrit avant son décès.

- Violeta Parra, Gracias a la vida : elle incarne également la culture chilienne. Après avoir parcouru le pays, elle enregistra les musiques du folklore traditionnel des différentes régions en prenant conscience de la diversité musicale. Cette chanson est un symbole de la réussite de l'artiste à unifier la musique populaire chilienne et à la faire connaître à travers le monde. Le titre a en effet été repris en Argentine (par Mercedes Sosa), au Brésil (par Elis Regina), en Irlande (par U2), aux Etats-Unis (par Joan Baez), en Espagne (par Maria Dolores Pradera) ou encore en France (par Colette Magny).

- Inti Illimani, Alturas : ce groupe créé en 1967 représente le mouvement de la « nueva canción chilena », qui ouvre la musique populaire chilienne aux instruments de l'altiplano bolivien. 

- Chico Trujillo, Loca : ce titre est devenu un véritable hymne à l'amour au Chili, sur lequel dansent et chantent toutes les générations et toutes les classes sociales, symbole de la fusion nationale par la musique.

- Matanza, Los Mapuches : le trio compose ses boiler room d'instruments andins traditionnels sur une base électronique largement inspirée de la house européenne. Son titre "Los Mapuches" rend un hommage politique au dernier peuple amérindien du Chili, qui lutte contre l'Etat pour préserver terres et traditions dans le sud du pays.

- Incognito, Capucha : le Chili n'est toutefois pas hermétique aux influences mondiales. Les rappeurs foisonnent désormais dans les barrios de la capitale chilienne, comme en témoigne ce morceau engagé.

Et pour finir... Cumbia ! 

- Onda Trópica, Cumbia especial : ce groupe de cumbia colombien est composé par pas moins de 40 membres. Cumbia espacial ou « cumbia de l’espace » est un titre de leur unique album, « Ondatropica », sorti en 2012.

- Quantic, Cumbia sobre el mar : ce britannique est venu s'installer en Colombie et a composé de nombreux morceaux inspirés de la musique latine, qu'il couple parfois à des sonorités électroniques. L'artiste signe ses performances en jouant une grande partie des instruments qui composent ses chansons (guitare, piano, saxophone, percussions, contrebasse).

L'hymne du continent latino

- Calle 13, Latinoamérica : le duo de rap urbain et de hip-hop de Puerto Rico, composé de deux demi-frères, a créé ce titre en 2010. Il est depuis devenu un véritable hymne à l’Amérique latine, hommage à ses cultures et à ses peuples, dans ce qui fait l'identité si particulière de cette région du monde. 

L'ensemble des thématiques liées à la latinisation des musiques européennes peuvent être réécoutées ici, où certains extraits de cette sélection se sont cachés...