
De 1820 au Second Empire, les "cours aux ouvriers" se multiplient, dans l'objectif de mieux faire comprendre à ceux-ci leur métier, et dans l'esprit de diffusion des connaissances hérité des Lumières.
La révolution industrielle de la fin du XVIIIe siècle, associée aux "utopies sociales" post-révolutionnaires (le saint-simonisme notamment), allait conduire un certain nombre de savants et intellectuels, comme Charles Dupin ou Auguste Comte, à proposer des cours du soir ou de fin de semaine aux ouvriers, afin que ceux-ci "comprennent" mieux la nature de leur travail à l'usine. Ces cours, hérités de l'esprit des Lumières, naîtront à la Restauration, et courront jusqu'au Second Empire. La IIIe République pourra capitaliser sur ces cours pour inscrire l'idée d'une instruction gratuite et obligatoire pour tous, dès l'enfance. Ils seront aussi à l'origine des bibliothèques ouvertes à tous, ainsi que des mouvements et associations d'éducation populaire tout au long de la IIIe République.
Carole Christen, maîtresse de conférences HDR en histoire contemporaine, Université de Lille.