Depuis ce lundi, le drapeau de Cuba flotte de nouveau à Washington, après 54 ans de tensions diplomatiques et un processus de normalisation officialisé en décembre. Le drapeau américain à La Havane attendra lui la visite de John Kerry le 14 août et plusieurs sujets restent à régler,comme Guantanamo.
Barack Obama doit se réjouir de l'image du jour : les couleurs cubaines, rouge, blanc et bleu, officiellement hissées à Washington. D'abord discrètement à l'entrée du département d'Etat, à côté des 192 bannières des pays qui ont des relations avec les Etats-Unis (voir notre carte ci-dessous ), puis à la section d'intérêts cubains, redevenue ambassade. Les médias ont immortalisé l'événement dans ce bâtiment presque centenaire, en présence du ministre des Affaires cubain Bruno Rodriguez. Une visite inédite à ce niveau depuis 1958. Notre correspondant aux Etats-Unis, Frédéric Carbonne, y a assisté :
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A La Havane, les cérémonies se feront pour la venue historique du secrétaire d'Etat John Kerry, dans moins d'un mois. Mais la section d'intérêts américains a elle aussi gagné valeur d'ambassade ce lundi. Les Cubains pouvaient de nouveau passer depuis peu devant ce bloc de béton et de verre sur le célèbre bord de mer du Malecon. Et les diplomates des deux pays pourront désormais s'y déplacer à leur guise et se parler sans intermédiaires.
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Tout n'est pas réglé !

- L'embargo économique et commercial américain contre Cuba. Barack Obama a décidé d'assouplissements dans la limite de ses pouvoirs, des liaisons aériennes relient déjà La Havane à de grandes villes comme New York, et en mai, l’Orchestre symphonique du Minnesota a été la première formation à se produire à Cuba depuis des années.
Mais cet embargo imposé depuis 1962 par John F. Kennedy, et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, ne peut être totalement levé que par le Congrès et ses deux Chambres, dominés par les Républicains. Et certains représentants conservateurs, tout comme des exilés anticastristes, demandent davantage de garanties au sujet des droits de l'Homme. Le processus législatif s'annonce donc long.
A moins de deux ans du terme de son mandat, Barack Obama a déjà plusieurs fois interpellé ces élus, tout comme François Hollande, lors de sa visite dans l'île communiste. Le président français rappelant que la France demande cette levée chaque année depuis 1991 via l'ONU. Et il y a quelques jours, Raul Castro a de nouveau réclamé un assouplissement, exigeant notamment des compensations "pour les dommages humains et économiques" subis.
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- La rétrocession du territoire de la base navale américaine de Guantanamo . Dans son discours de ce lundi à Washington, le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a souligné l'importance de cet acte pour réellement établir la souveraineté de son pays et la valeur de ce tournant diplomatique.
Mais John Kerry lui a clairement répondu lors de leur conférence de presse commune à propos de ce site de près de 120 km2 développé depuis 1903 à la pointe est de l'île : "Pour le moment, il n'y a pas d'intention de notre part d'altérer le traité de location". Précisions à Washington de Frédéric Carbonne :
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Le 1er juillet, la diplomatie américaine avait en revanche nommé un nouvel envoyé spécial en vue de la fermeture du célèbre centre de détention, promesse non tenue de Barack Obama depuis huit ans déjà. L'avocat Lee Wolosky doit "organiser le transfèrement de détenus à l'étranger" (il en reste 116) et superviser "l'évaluation de la situation de détenus dont le transfert n'a pas été approuvé". Alors que le Sénat américain vient aussi de compliquer cette tâche...
Todos somos americanos ?

"Nous sommes tous Américains", c'est par ces mots en espagnol que Barack Obama avait signé le rapprochement historique avec Cuba le 17 décembre dernier.
L'émission de samedi dernier "Une semaine dans le monde" y ajoute un point d'interrogation. Écoutez la.
Mélanie Chalandon y recevait la politologue et chercheure à l'Institut des hautes Études de l'Amérique latine Janette Habel, ainsi que Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'Iris, spécialiste de l'Amérique latine et de l'Espagne :
Rapprochement Cuba/Etats-Unis : todos americanos ? / Libye, un état en miette ?
1h 17

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Carte réalisée par Camille Renard