À 61,31%, les Grecs ont rejeté les mesures d’austérité exigées par les créanciers du pays, à l’occasion du référendum organisé par le gouvernement d’Alexis Tsipras. Cette réponse pose désormais une série de questions sur l’avenir de la dette grecque, et la place du pays dans la zone euro.

C’est une semaine cruciale qui s’annonce au lendemain du Non grec aux créanciers du pays (BCE, FMI, Commission européenne). Les partenaires européens multiplient les rencontres et un sommet européen se tient ce mardi. Que faire de la Grèce et de sa dette ?
> Les Matins d'été : Référendum grec : le début de la désintégration européenne ? Le Premier ministre Alexis Tsipras, fort du soutien populaire des Grecs, espère négocier un plan d’aide davantage avantageux pour son pays, et éviter les efforts douloureux demandés à son pays.
Avec la large victoire du non au référendum de dimanche, il compte désormais mettre sur la table des négociations la restructuration de la dette de son pays, qui constitue quasiment deux années consécutives de création de richesses (180% du PIB).
Au lendemain du référendum, le Premier ministre grec a demandé à son ministre des finances de démissionner .

En cause, l’agacement de nombreux partenaires européens à l’égard de Yanis Varoufakis. Ce dernier a annoncé lui-même son départ :
Peu de temps après l’annonce des résultats du référendum, j’ai été informé du souhait de plusieurs membres de l’Eurogroupe et de partenaires ‘associés’ de me voir absent des réunions une idée que le Premier ministre a jugé potentiellement utile pour parvenir à un accord. Pour cette raison, je quitte le ministère des finances aujourd’hui.
Depuis Athènes, Laurent Kramer nous explique que Yanis Varoufakis ne veut pas mettre en danger d’éventuelles négocations à venir :
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En face, les autres pays de l’Union européenne et de la zone européenne sont divisés. Certains se veulent inflexibles et demandent la sortie de la Grèce de la zone euro (Grexit), pour en faire un exemple et éviter une « contagion » à d’autres pays (Espagne, Portugal, …).
En Allemagne, Angela Merkel est pressée par une grande partie de la classe politique d’être à l’initiative de ce Grexit.La correspondance à Berlin de Nathalie Versieux :
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Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe (la réunion des ministres des finances des pays de la zone euro) a déclaré que le résultat du référendum était « très regrettable pour l’avenir de la Grèce » ** et de prédire que « pour la reprise de l'économie grecque, des mesures difficiles et des réformes sont inévitables »** .
De son côté, la Commission Européenne présidée par Jean-Claude Juncker a dit « prendre note » de ces résultats :

Quelle position française sur le sujet ?
A la demande de Paris et de Berlin, un sommet de la zone euro aura lieu ce mardi. Si la France et l'Allemagne affichent leur volonté de travailler main dans la main, les deux pays ne semblent pas totalement en phase sur la réaction à apporter au vote grec. Un dossier quelque peu empoisonné pour Paris.**Les explications de Stéphane Robert ** :
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En tout cas, la semaine qui s’annonce est « certainement historique sur le plan de la construction européenne » , estime Jean-Michel Six, chef économiste chez l’agance de notation Standard and Poor’s :
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Un nécessaire changement de gouvernance en Europe ?
Selon l’ancien président de la Banque Centrale Européenne Jean-Claude Trichet, la crise grecque montre combien l’Union Européenne est insuffisamment dotée pour répondre à des crises exceptionnelles :
**Il n’est pas normal qu’un pays tout seul puisse provoquer une crise gravissime dans tous les autres pays simplement par ce que nous n’avons pas de système de décision pour arbitrer entre deux légitimités démocratiques. **
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