
VIDEO. Loi El Khomri, revenu universel, "ubérisation", jusqu'à l'affrontement devant l'usine Whirlpool : la question du travail a sous-tendu la campagne présidentielle. Troisième épisode de notre série vidéo sur les idées de la présidentielle : le travail se transforme-t-il ? Les intellectuels répondent.
Depuis les débats sur la loi El Khomri jusqu'à l'affrontement des candidats Emmanuel Macron et Marine Le Pen sur le parking de l'usine Whirlpool, en passant par les discussions autour du revenu universel porté par le candidat socialiste Benoît Hamon et les dégâts de l'"ubérisation", la question du travail a sous-tendu la campagne présidentielle. Troisième épisode de notre série vidéo sur les idées de la présidentielle : le travail se transforme-t-il, et faut-il transformer le travail ? Sociologues, historiens, juristes, économiste et philosophes : les intellectuels passés ces derniers mois à l'antenne de France Culture donnent leurs éléments de réponse :
Oui, le travail se transforme
Les bouleversements technologiques transforment jusqu'au concept du travail : Raphaël Liogier, sociologue et philosophe, " Travail : quand y'en a plus, y'en a encore ?", Du Grain à moudre, 23 juin 2016
Je distingue le travail pur et dur, cette nécessité vitale, de l'activité.
De la détention d'un capital à la détention des systèmes d'information : Alain Supiot, économiste " Quel travail pour demain ?", La Grande Table, 21 juin 2016
Dans l’ordre industriel, la clé du pouvoir économique, c’était la détention d’un capital, les moyens de production dans le vocabulaire marxiste. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus la détention de systèmes d’information. C’est le cas visible d’Uber, ou d'Apple.
Et aussi : Thomas Breda, économiste : " Travail : le débat est-il à la hauteur des enjeux ?", Dimanche, et après ?, 19 février 2017
Des bouleversements à nuancer
L'illusion du déterminisme technologique : Dominique Meda, sociologue et philosophe " Travail : quand y'en a plus, y'en a encore ?", Du Grain à moudre, 23 juin 2016

L'illusion de prendre les changements de forme pour des changements de fond : Marcel Gauchet, philosophe " Présidentielles : le pire et le meilleur de la démocratie ?", Les Matins, 27 février 2017
Le travail change, mais ce qui ne change pas c’est le besoin des individus d’être utiles à la collectivité à l’intérieur de laquelle ils s’insèrent. C’est cela qui fait le fond de l’idée socialiste : une société où tout le monde exerce son utilité à l’égard de la collectivité dans des conditions justes. Cela, je ne pense pas du tout que ce soit obsolète.
Et aussi : le professeur de droit public Jacques Le Goff rappelle combien la défense des sous-traitants et artisans des années 1850 au statut d'indépendant fait écho aux revendications et transformations actuelles. Extrait du documentaire " La fin du salariat, décryptage d’un mythe" (13 mars 2017)
Jacques Le Goff : la revendication des indépendants n'est pas nouvelle
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Des changements auxquels on peut s'adapter, de plusieurs façons
L'hypothèse du revenu universel : Baptiste Mylondo, philosophe et économiste " Repenser le travail - Les balbutiements du revenu universel", CulturesMonde, 6 mars 2017
Boris Vian définissait le travail ainsi : “Le travail, c’est tout ce qu’on ne peut pas arrêter de faire, quand on a envie d’arrêter de le faire.”
La nécessaire adaptation du droit du travail aux transformations de l'emploi : Gilbert Cette, économiste " Travail : évolutions et révolutions à venir", Les Matins, 3 janvier 2017
L’erreur, ce serait de vouloir faire rentrer dans une case salariée préconçue des nouvelles formes de travail, pas adaptées à ce cadre exact.
A LIRE, les mots en campagne #1 et #2