Lire un best-seller comme aide à la résilience
Par Maison de la Recherche en Sciences HumainesQue trouve t-on à la lecture d'un best-seller : la résilience, le développement personnel, la projection empathique. À cela s’ajoute une dimension fantastique, faisant irruption ou se glissant dans le quotidien, car ces histoires conservent le tragique de la vie, mais le compensent ou le réparent.
Si nous admettons l’idée que le best-seller, c’est ce que les gens lisent, nous devons nous demander ce qu’ils y trouvent. Les réponses convergent autour de trois formules : la résilience, le développement personnel, la projection empathique. La résilience, comme dominante éthique et comme matrice narrative, celle de l’échec (du deuil, du handicap) devenant source du succès ; le développement personnel, comme finalité de la lecture et gage de l’utilité du divertissement ; la projection empathique comme vecteur communicationnel, via l’investissement des personnages. À cela s’ajoute une dimension fantastique, faisant irruption ou se glissant dans le quotidien, car ces histoires conservent le tragique de la vie, mais le compensent ou le réparent : c’est le pouvoir de la fiction. Une telle proposition ouvre la discussion avec le livre d’Alexandre Gefen, Réparer le monde, qui définit cette aide à la résilience comme "l’ambition de la littérature d’aujourd’hui".
Utile dulci : le best-seller comme aide à la résilience, par Michel Murat
49 min
Une conférence enregistrée en juillet 2018 dans le cadre du colloque "Q ue nous disent les best-sellers ?", sous la direction d'Olivier Bessard-Banquy, Sylvie Ducas et Alexandre Gefen.
Michel Murat, professeur de littérature française à l’Université Paris-Sorbonne, où il a dirigé l’UFR de Littérature française et comparée, et créé l’équipe de recherche vingtiémiste, ainsi qu'à l’École normale supérieure, dont il a dirigé le département "Littérature et langages", ses travaux ont porté sur Julien Gracq, sur l’histoire des formes poétiques, sur le surréalisme, et plus récemment sur l’histoire littéraire et le romanesque des lettres.