"Je n’ai nullement cherché à devenir ou à rester un symbole de quoi que ce soit " disait Mahmoud Darwich. Considéré comme l’un des plus grands poètes arabes contemporains, sans doute le plus lu et le plus traduit dans le monde, Mahmoud Darwich est aussi devenu la voix de son peuple.
Né en Palestine en 1942, réfugié au Liban dès 1948, il a connu les routes de l’exil, les retours clandestins, le combat politique, au sein du parti communiste israélien puis du comité exécutif de l’OLP. Mais le militant n’a jamais cessé d’être un poète. Toute son œuvre, recueils de poésie et ouvrages en prose dont le magnifique Présente absence, dernier livre paru de son vivant, est un voyage incessant entre l’être et l’univers, entre l’intime et le collectif, entre l’amour d’une femme et celui d’une terre.
Le présent nous étouffe et déchire les identités. C’est pourquoi je ne trouverai mon moi véritable que demain, lorsque je pourrai dire et écrire autre chose. L’identité n’est pas un héritage, mais une création. Elle nous crée, et nous la créons constamment. Et nous ne la connaîtrons que demain. Mon identité est plurielle, diverse. Aujourd’hui, je suis absent, demain je serai présent. J’essaie d’élever l’espoir comme on élève un enfant. Pour être ce que je veux, et non ce que l’on veut que je sois.
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Ami et traducteur de Mahmoud Darwich, Elias Sanbar fait revivre la figure et le souffle de ce grand poète.
Mahmoud Darwich, poète de la Palestine
1h 07
Une rencontre enregistrée en novembre 2019.
Elias Sanbar, écrivain, historien, essayiste, ambassadeur de la Palestine auprès de l'UNESCO depuis 2006, auteur de nombreuses publications sur la Palestine (dont Les absents, avec le photographe Bruno Fert, éditions Le bec en l’air, 2016) et d’ouvrages divers, il a traduit en français toute l’oeuvre de Mahmoud Darwich.