Michel Serres : "La plainte, la panique, la peur, se vendent bien”

2002. Quatrième épisode de la série "A voix nue" consacrée à Michel Serres sur France Culture en 1988. Michel Serres avance des propositions politiques pour aider l’humanité à franchir le cap périlleux d’un monde actuellement "sans contrat”.
Dans ce quatrième entretien de la série "A voix nue " enregistré en 1988, Michel Serres compare le monde connecté "à une forêt de malandrins", sans lieu précis, sans droit juridique. On ne peut lui appliquer artificiellement une législation d’un autre temps. Il s’agit d’inventer de nouvelles lois au fur et à mesure, "cahin-caha", sans panique. De même que la Rome des brigands et des putains est finalement devenue une vraie république. "Une des vues les plus profondes de la Rome antique, c’était le mélange, et c’est parfaitement contemporain", dit Serres.
"A voix nue" avec Michel Serres 4/5 le 10/01/2002
25 min
L’idéal au fond, c’est de voir dans une rue un mélange total d’ethnies, d’usages, de coutumes, de cultures, de classes sociales. Il est très dangereux dans une ville de séparer de façon très très nette les riches des pauvres, les Orientaux des Occidentaux, les Africains des Européens etc. C’est au contraire le mélange qui est le gage le plus profond de la République. Je suis vraiment un philosophe du mélange. Le mélange me paraît un vrai concept, à élever à la dignité d’un concept philosophique, mais aussi dans la réalité, il est le gage réel de la démocratie et de la paix. Il n’y a pas de doute.
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- "A voix nue" Michel Serres 4/5
- 1re diffusion : 10/01/12002
- Production : Jean-Paul Dollé
- Réalisation : Anne Franchini