Nassim Nicholas Taleb : "Le coronavirus n'est pas un cygne noir "
Par Emmanuel Laurentin, Rémi BailleCoronavirus, une conversation mondiale. Théorisé par Nassim Nicholas Taleb, le cygne noir caractérise un événement peu probable aux conséquences considérables. Peut-on considérer la COVID-19 comme tel ? Pas pour l’essayiste américain, qui s'en explique dans cette conversation mondiale inédite.
Face à la pandémie de coronavirus, Le Temps du Débat avait prévu en mars une série d’émissions spéciales « Coronavirus : une conversation mondiale » pour réfléchir aux enjeux de cette épidémie, en convoquant les savoirs et les créations des intellectuels, artistes et écrivains du monde entier. Cette série a dû prendre fin malheureusement après le premier épisode : « Qu'est-ce-que nous fait l'enfermement ? ». Nous avons donc décidé de continuer cette conversation mondiale en ligne en vous proposant chaque jour sur le site de France Culture le regard inédit d’un intellectuel étranger sur la crise que nous traversons. Depuis le 24 avril, Le Temps du débat est de retour à l'antenne, mais la conversation se poursuit, aussi, ici.
Nassim Nicholas Taleb est essayiste, chercheur à l'Université de New York et ancien trader. Théoricien du risque, de l'incertitude et du hasard, il a accepté de participer à notre conversation mondiale non pas sous la forme d'un texte mais d'une véritable conversation où nous discutons ses concepts, largement mobilisés pour tenter de comprendre ce qu'il nous arrive.
Nassim Nicholas Taleb - Une conversation mondiale
17 min
Dans le cygne noir, tout dépend de la personne qui observe. Si on ne comprend pas des problèmes, ils deviennent automatiquement des cygnes noirs. Si on les connaît bien, ces événements restent des cygnes blancs.
Le cygne noir n'est pas un livre sur les événements extérieurs, mais un livre pour rappeler qu'il faut être robuste face à une certaine classe d'événements inattendus qui ont certaines caractéristiques bien connues comme le sont les épidémies ou les krachs.
Nous avons perdu des milliers de milliards pour sauver quelques millions au début et ce pour éviter la quarantaine.
L'avis des intellectuels ne m'intéresse pas. Je ne veux pas les écouter, je ne les lis pas. Cela rend ma vie plus simple. Ce qu'il se passe dans la vie intellectuelle moderne ne me concerne pas.
Notre problème au présent est que le monde n'est pas assez robuste face aux épidémies.
Emmanuel Laurentin avec l’équipe du « Temps du débat ».
Retrouvez ici toutes les chroniques de notre série Coronavirus, une conversation mondiale.