Navy SEALs, Spetsnaz, SAS... à la découverte de l'internationale des forces spéciales

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Navy SEALs, Spetsnaz, SAS... à la découverte de l'internationale des forces spéciales

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Membres des Spetsnaz russes à l'entraînement à Balashikha en 1995
Membres des Spetsnaz russes à l'entraînement à Balashikha en 1995
© AFP - Andrey Filatov

Tous les grands pays ont leurs unités d’élite capables d’intervenir dans des conditions extrêmes. Ces soldats triés sur le volet, soumis à des formations et des entraînements surhumains, ont pour mission le contre-terrorisme, la libération d’otages ou les actions commando. Revue des troupes.

Même elles ont leur salon ! Les forces spéciales du monde entier se réunissent tous les deux ans près de Bordeaux. Une quarantaine de délégations étrangères, des Etats-Unis comme du Ghana ou d'Arabie saoudite, sont venues ces jours-ci au SOFINS 2019. Le 13e Régiment de Dragons parachutistes en profite pour montrer dans son fief ces dernières avancées. Il est l'une des composantes des Forces spéciales françaises : 4 400 militaires qui agissent dans le secret, essentiellement pour des actions commando et de renseignement, par exemple en Syrie ou au Mali, en complément des forces conventionnelles.

Revue de ces troupes d'élites à l'occasion de cette manifestation inaugurée par la ministre de la Défense en personne.

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Le "SAS" au Royaume-Uni

Le Special Air Service Britannique est une unité créée en 1941 en Égypte par le lieutenant David Stirling, contre l'avis de sa hiérarchie. Le SAS s’est largement illustré pendant la Seconde Guerre mondiale contre les troupes allemandes en Afrique du Nord avec sa devise "Qui ose gagne". Implanté notamment en Bretagne avant le Débarquement, il est même le modèle qui a inspiré la France pour ses Forces spéciales. 

L’unité d’élite de parachutistes a ensuite été engagée dans le conflit nord-irlandais. Déployés en civils, les opérateurs ont ainsi pu tester leurs techniques contre-insurrectionnelles. Leurs missions avaient essentiellement pour but de recueillir du renseignement. En 1969, des hommes y seront envoyés en uniforme.  

Composé de trois régiments, le SAS a aussi exécuté d’importantes opérations pendant la guerre des Malouines en 1982. La guerre du Golfe en 91, l’Ex-Yougoslavie ou encore l’Irak ont fait partie de leurs principaux théâtres d’intervention. 

Les Special Air Service (SAS) en opération en Afrique du Nord contre l’Afrika Korps commandé par Rommel, en janvier 1943, avec à droite leur fondateur : le lieutenant écossais David Stirling
Les Special Air Service (SAS) en opération en Afrique du Nord contre l’Afrika Korps commandé par Rommel, en janvier 1943, avec à droite leur fondateur : le lieutenant écossais David Stirling
© Getty - Capt. G Keating/ IWM

Plus récemment, ce sont eux qui ont repéré en novembre 2015 "Jihadi John", le bourreau de Daech en Syrie. Le Britannique connu pour ses vidéos de décapitation d’otages avait ensuite été éliminé par un tir de drone.  

Dans quelques jours, des femmes pourraient entrer au SAS. Le recrutement leur est désormais ouvert. La formation au SAS se compose de plusieurs séquences (aptitude, jungle, acquisition des savoir-faire spécifiques et « survivre, éviter, résister, extraire »). Aujourd’hui, au bout de 32 semaines de sélection, le taux de réussite est inférieur à 10%.

Les "Navy SEALs" aux Etats-Unis

Ils sont les principaux partenaires des Français et des Britanniques. Qui ne connaît pas les Navy SEALs qui font partie de la demi-douzaine d'unités d’élite américaines. Le sigle SEAL signifiant "mer, air et terre". Principale force spéciale de la marine de guerre américaine, elle date de 1962 et compte environ 2 000 soldats. Elle nécessite un an de formation agrémentée d’épreuves particulièrement intenses qui mettent à rude épreuve le physique et le moral, avec comme devise "la seule journée facile c’était hier".

Déployés au Vietnam, dans le Golfe, en Afghanistan ou en Irak, ce sont eux qui ont traqué et éliminé Ben Laden dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 à Abbottabad au Pakistan.

Image du tournage de la série SEAL Team en mai 2017. Elle met en scène des Navy SEALs. Ces troupes d'élite, d'où qu'elles soient, ont souvent inspiré la littérature, le cinéma ou la télévision.
Image du tournage de la série SEAL Team en mai 2017. Elle met en scène des Navy SEALs. Ces troupes d'élite, d'où qu'elles soient, ont souvent inspiré la littérature, le cinéma ou la télévision.
© Getty - Skip Bolen/CBS

Le "SSG" au Pakistan

Le Special Service Group, fort de 8 bataillons composés de 700 hommes chacun, a été créé en 1953 avec l’aide de conseillers militaires américains. Ils participa en 1965 à la deuxième Guerre indo-pakistanaise. Dernièrement, c’est à la frontière avec l’Afghanistan qu’il a mené des opérations anti-terroristes. Au SSG, la formation de neuf mois demande une excellente condition physique : une marche de 58 km en 12 heures est ainsi au programme de la sélection. Viennent ensuite un module de parachutisme et une formation commando de 25 semaines. Seuls 5% des candidats y parviennent.

La "Shayetet 13" en Israël

5% est aussi le taux de réussite pour entrer dans la Shayetet 13 ou S’13, l'unité de commando d’élite navale israélienne créée en 1949. Contre-terrorisme, sabotage, collecte de renseignements maritimes ou encore exfiltration d’otages, elle s’est notamment illustrée en 1973 dans l’opération "Sping" à Beyrouth, au Liban, où plusieurs membres du groupe "Septembre Noir" avaient été tués, une organisation responsable de la prise d’otages d’athlètes israéliens et de leur assassinat lors des jeux olympiques de Munich en 72.

Insigne du S'13
Insigne du S'13
- The Epopt / Creative Commons Attribution 3.0

Les "Spetsnaz" en Russie

En Russie, le corps d'élite des "Spetsnaz" a été mis en place en 1950. Ce sont les unités spéciales de la Direction générale du renseignement, le GRU. Elles sont les yeux et les oreilles de l’armée de terre russe. Opérationnelles dans le monde entier avec comme seul mot d’ordre : efficacité maximale par n’importe quel moyen. Ce corps d’élite a été mis en place pendant la guerre froide, avec des entraînements hors norme : deux candidats sur 10 seulement arrivent au bout du processus de sélection. Outre les capacités de combat au corps à corps, le sabotage ou l’étude des langues étrangères sont enseignés chez les "Spetsnaz".

"Siberian Tiger", "Divien Sword" ou "Night Tiger" en Chine

La Chine elle aussi a bien des unités spéciales, dix dans chacune des sept régions militaires chinoises. Et comme ses partenaires ou adversaires, ses soldats sont capables d’intervenir dans les airs, sur terre et en mer. Les entraînements peuvent durer plusieurs mois mais le mystère demeure surl’organisation de ces forces. Les médias chinois se contentent de donner quelques bribes d’informations, comme leur nom : la Siberian Tiger implantée dans la région militaire de Shenyang, Divine Sword dans la région de Pékin ou encore Night Tiger à Lanzhou, l’unité la plus ancienne dans la lutte contre le terrorisme.

Avec la collaboration de Franck Ballanger et Eric Chaverou