Ni Est, ni Ouest : F. Hollande et N. Sarkozy labourent les terres qui sont à leur droite.
Par Etienne Goetz, Sylvain Kahn
Globe a cartographié l'itinéraire des meetings des deux principaux candidats. La date de départ pour François Hollande est le 22 janvier, date de son meeting du Bourget qui marque sa véritable entrée en campagne. Quant à Nicolas Sarkozy, la date du 15 février, déclaration de candidature officielle, a été retenue comme début de son tour de France. Les candidats à l'élection présidentielle, nous disent leurs entourages, sillonnent le territoire français de long en large. Ils entretiennent l'illusion d'un maillage complet du territoire. Pourtant la cartographie de leur itinéraire met au jour (pour le moment) une géographie de leurs déplacements sur le territoire métropolitain : ce n'est pas toute la France qu'ils sillonnent. Ce serait bien plutôt la France qui a majoritairement voté à droite en 2007. Très schématiquement : si on prend 2007 comme repère, et non les élections municipales de 2008 pas plus que les régionales de 2010, F. Hollande fait meeting dans les terres sarkozystes ; et N. Sarkozy fait meeting dans les terres lepénistes.
L'électorat de droite est bel et bien l'enjeu de cette campagne aussi bien pour Nicolas Sarkozy que pour François Hollande. Cette chasse au "plus à droite que moi" qui apparaît sur les cartes de la caravane électorale se fait l'écho de la droitisation du champ politique constatée en France cette dernière décennie.
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François Hollande


Dans les discours, la stratégie de François Hollande est de conquérir le cœur des déçus du sarkozysme en dénonçant systématiquement le bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy. De fait, les déplacements de l'aspirant président socialiste se concentrent dans les régions qui ont majoritairement voté pour Nicolas Sarkozy en 2007. Sur quinze déplacements seulement trois se situent en terres royalistes. D'autant plus que l'étape Guéret, dans le fief de François Hollande, ne fit pas date.
Nicolas Sarkozy

Quant à Nicolas Sarkozy, la fameuse course à l'électeur FN, la récupération du vote d'extrême droite, apparaît clairement sur cette carte du vote Le Pen en 2007. Le président sortant se déplace presque uniquement dans les bassins qui ont voté fortement FN en 2007. Les deux seuls déplacements hors de cette zone de "confiance" était La Rochelle et Bayonne ; or Bayonne fut sans doute la pire sortie que Nicolas Sarkozy ait endurée.
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