
"Papiers" illustre l’esprit d’ouverture de France Culture avec de grands moments issus de l’antenne, des curiosités, des archives, mais également des articles traduits des principaux titres de la presse étrangère, des textes inédits, un portfolio, des citations…
Les grandes questions touchant la destinée humaine sont vieilles comme le monde et toujours passionnantes. La lecture de nos pères, en philosophie comme en poésie, d’Aristote à Ovide – ce dernier questionné ici par Adèle Van Reeth - est là pour nous le rappeler. La présence de ces anciens dans nos discussions contemporaines en marque l’évidence. Lavoisier l’énonce autrement à propos de ses découvertes en chimie, faisant du reste référence à Anaxagore : « … Car rien ne se crée, ni dans les opérations de l'art, ni dans celles de la nature, et l'on peut poser en principe que, dans toute opération, il y a une égale quantité de matière avant et après l'opération ; que la qualité et la quantité des principes est la même, il n'y a que des changements, des modifications. ». Et c’est ainsi, qu’attentifs aux signes du temps, nous avons voulu faire dialoguer, dans notre dossier, la politique, la société, la science, la technologie autour de notre goût du nouveau et interroger, malgré cet apparent appétit de nouveauté, notre attachement à l’ancien. Pourquoi vouloir du neuf ? Les réponses sont ici aussi riches que la question le laissait espérer.
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Egalement au sommaire de ce numéro, trois femmes puissantes. Simone Veil, Françoise Héritier, Yasmina Reza.
La Grèce encore, le nouveau et l’ancien, mais autrement. Emmanuel Laurentin nous emmène du côté de l’invention de l’Europe, de la naissance de la Grèce moderne et du recours au mythe des pères fondateurs. A propos de cet aller-retour permanent entre présent et passé, j’ai lu cet été Une Odyssée de l’écrivain américain, Daniel Mendelsohn auteur de l’indépassable Les Disparus. Il y est question d’Homère, des langues anciennes, d’un père et d’un fils, Ulysse et Télémaque, d’un autre père et d’un autre fils, Jay et Daniel Mendelsohn, d’un ultime grand voyage à deux sur la trace de leur passion commune pour l’Odyssée. S’y mêlent la connaissance, l’excellence littéraire et l’expérience sensible, le plus universel - modèle du grand récit par excellence - et le plus intime - un père, depuis disparu -, c’est érudit et infiniment tendre. L’émotion du savoir se conjugue avec l’émotion intime. La vie sépare, et le livre rassemble. J’ai pensé en lisant Une Odyssée que ce que mobilisait ce récit était notre rêve partagé.
Sandrine Treiner, directrice de France Culture
A ECOUTER "Pourquoi voulons-nous du nouveau ? " : les émissions qui ont nourri le dossier de "Papiers"