Philosophie : qu'est-ce que le désir ?
France Culture Education. Grâce aux émissions de philosophie de France Culture, révisez vos connaissances sur la notion de désir, aspect essentiel de la philosophie morale.
Pour enrichir vos connaissances en philosophie, ou les réviser, nous vous proposons une sélection de 10 émissions des "Chemins de la philosophie" consacrée au désir, notion incontournable de la philosophie morale.
Le désir se distingue du besoin - qui demande à être satisfait de façon urgente - et du souhait - dont la réalisation est souvent utopique. On ne peut le réduire ni au désir amoureux ni à un certain hédonisme contemporain. Qu'est-ce alors que cet appétit d'être pour la philosophie ? Une force qui s’impose à nous ? Qui nous gouverne ? Entre être et non-être, manque et plénitude, joie et souffrance, le désir est une notion équivoque. Son ambivalence traverse toute l'histoire de la philosophie depuis Platon. Aujourd'hui, deux disciplines s’intéressent particulièrement au désir : la psychanalyse qui l’identifie à la pulsion, et la morale, qui s’interroge sur la possibilité de contrôler les désirs ou motivations au nom desquels nous agissons. Le mot désir dérive du latin desiderare qui signifie "être face à l'absence d'étoile", et par la suite, constater avec regret l’absence de quelque chose, ou de quelqu'un. Renouant avec cette étymologie, toute la philosophie du XXe siècle associe le désir au manque. Cette sélection d'émissions propose d'explorer les méandres philosophiques de cette notion, de Platon à Lacan.
- 1. Platon : le désir amoureux est-il raisonnable ? (53 min)
L'ambivalence du désir est déjà présente dans la philosophie de Platon. Alors que dans La République le désir est la partie de l’âme qui est l’esclave du corps, opposé à la Raison et à la Vertu, dans Le Banquet, au contraire, Platon fait du désir cette force motrice qui exalte dans le sensible la beauté de l’Idée et donne en conséquence à l’âme sa véritable destination. Cette émission propose de mieux connaître la conception du désir chez Platon.
- 2. Epicure, le désir, le plaisir et le bonheur (58 min)
Que dit Epicure (IVe siècle av. J.-C.) du rapport entre désir, plaisir et bonheur ? Pour le philosophe grec, il ne faut pas confondre le désir et le plaisir : tout plaisir est bon, alors qu'il y a de bons et de mauvais désirs. Dans la "Lettre à Ménécée", il en propose une classification en distinguant les désirs naturels et nécessaires - manger, boire - des désirs naturels mais non nécessaires - faire l'amour. Et surtout de ceux qui sont ni naturels ni nécessaires et auxquels il convient de se soustraire parce qu'ils ne seront jamais satisfaits : le désir de pouvoir, de gloire et de richesse. Cette émission analyse cette façon de vivre "bonne, convenable, adéquate" qu'Epicure concevait comme la voie de l'accomplissement de soi.
"Le désir est l'essence même de l'homme, c'est à dire l'effort par lequel l'homme s'efforce de persévérer dans son être" écrit Spinoza dans le livre III de L'Ethique. Cet effort, c'est le désir. Cette émission propose d'éclairer l’épineuse question du désir chez le philosophe hollandais.
- 4. Schopenhauer et la tyrannie du vouloir-vivre (59 min)
Au cœur de la philosophie d'Arthur Schopenhauer (1788-1860), une question : quelle est l’origine du mal ? Serait-ce le corps qui, par les besoins qu’il nous impose, serait la source première de notre souffrance ? Pour Schopenhauer, la vie oscille, comme un pendule, de la souffrance à l'ennui ; mais faut-il désespérer pour autant ? Propre de notre humanité, le désir est-il une malédiction ou une chance ?
- 5. Sartre : le désir peut-il être comblé ? (53 min)
Pour Jean-Paul Sartre (1905-1980), le désir ne se distingue pas du manque. Si tout est plein, si tout est complet, il n’y a plus de place pour le désir. Mais Sartre situe l’origine du désir, donc de ce manque, au sein même de la conscience. Pour Sartre, parler du désir, c’est parler de l’être. Si l’être était ce plein refermé sur lui-même et absolument autosuffisant, il serait totalement indifférencié. La conscience, c’est un manque, un vide mais qui permet la perspective, le rapport, qui permet le dynamisme du désir, qui va en se rapportant aux choses manifester le monde.
Le mot désir, étymologiquement, vient du latin sidus, qui signifie l’étoile, précédé du préfixe privatif de-. De sorte que de-sidus peut être lu comme la nostalgie de l’étoile : on désire toujours décrocher la lune, on désire comme on manque - c’est du moins la définition que le psychanalyste Jacques Lacan (1901-1981) donne du désir. Cette émission propose d'explorer la conception lacanienne du désir, qui est également passion du signifiant, et avant tout, désir de l’Autre.
Le désir n'est-il pas la partie la plus intime de soi-même, une partie que l'on devrait protéger ? Le législateur a-t-il son mot à dire sur la sphère du privé ? Cette émission propose un corrigé détaillé de ce sujet de dissertation.
Le désir est-il l'expression de la faiblesse de l'homme ou de sa puissance ? Cette émission propose un corrigé détaillé de ce sujet de dissertation proposé par un professeur de philosophie.
Ce sujet qui invite à méditer sur le processus qui nous conduit en permanence à confronter notre désir à l’expérience du réel, et à méditer sur trois figures (celle du rêveur, du frustré et du déçu), est à la fois central - parce que le désir est la notion incontournable de la philosophie morale - et délicat parce qu'il nécessite de se poser les questions suivantes : qu’est-ce que la satisfaction ? Que faut-il entendre par le terme réalité ? En quoi celle-ci s’oppose à l’imaginaire, au désir ? Cette émission propose un corrigé détaillé de ce sujet de dissertation proposé par un professeur de philosophie.
Faisons-nous le choix de désirer ? Ou bien le désir est-il cette force qui s’impose à nous, qui nous gouverne ? Et que signifie au juste l'expression "faire l'épreuve du désir" ? Est-ce en être l'objet ou bien le mettre à l'épreuve de la Raison. Cette émission propose un corrigé détaillé de ce sujet de dissertation, passionnant autant que polysémique.
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