De quel droit la précarité ?

En 2017, E.Macron déclarait : "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir d’hommes et de femmes dans la rue". 3 ans plus tard qu’en est-il, alors que la pandémie nous invite à rester chez nous.
En 2017, E.Macron déclarait : "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir d’hommes et de femmes dans la rue". 3 ans plus tard qu’en est-il, alors que la pandémie nous invite à rester chez nous.  ©Getty - © Stephane Cardinale - Corbis / Contributeur
En 2017, E.Macron déclarait : "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir d’hommes et de femmes dans la rue". 3 ans plus tard qu’en est-il, alors que la pandémie nous invite à rester chez nous. ©Getty - © Stephane Cardinale - Corbis / Contributeur
En 2017, E.Macron déclarait : "Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir d’hommes et de femmes dans la rue". 3 ans plus tard qu’en est-il, alors que la pandémie nous invite à rester chez nous. ©Getty - © Stephane Cardinale - Corbis / Contributeur
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La pandémie actuelle révèle plus que jamais les multiples formes de précarité : comment les prendre en charge, quels outils pour en sortir ? Nous en débattons ce soir avec la Défenseure des droits, Claire Hédon, et le philosophe Guillaume Le Blanc.

Avec

Claire Hédon est la Défenseure des droits. Auparavant, elle dirigeait ATD Quart Monde. Il y a un lien entre les deux, au cœur du présent. La précarité révélatrice des maux du présent, mais aussi des pistes pour en sortir ? Aggravatrice d’incertitude, de toutes les incertitudes, aggravées par la pandémie, mais aussi indicatrice des besoins, des réponses, et du premier besoin, savoir que les réponses existent, savoir qu’on y a droit ? Le droit, repère dans la tourmente. La précarité ce n’est pas le non-droit. Il y a des droits. Mais la précarité c’est de ne pas pouvoir s’en saisir, de ne pas avoir l'accès. Pour Claire Hédon, c'est la définition de la précarité : le manque d’accès au droit et donc au monde. Rétablir ce lien, c’est répondre à toute l’incertitude du temps. Elle a accepté d’en parler ce soir avec Guillaume Le Blanc, philosophe qui traite de la « vie précaire » et des « vies minuscules » au cœur du présent et de la cité. 

Oui,  il y a des personnes qui ont des difficultés à accéder à leurs droits. Pour une majorité de personnes, les droits, finalement, sont relativement accessibles, mais pour des personnes qui sont victimes de discrimination : des enfants, des personnes précaires, des personnes en situation de handicap... Oui, il y a des gens qui ont du mal à faire valoir leurs droits. Et nous, Institution du Défenseur des droits, on est là pour les rétablir dans leurs droits. Claire Hédon

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Nous recevons 103 000 réclamations par an,  80% sont traitées par des délégués territoriaux et une autre partie est traitée au siège par des juristes. Claire Hédon

Pour moi la précarité, est une sorte d'état intermédiaire dans lequel on est à la fois inclus parce qu'on a encore quelques propriétés sociales, et en même temps, pendant lequel on est en voie d'exclusion parce qu'il manque une propriété sociale fondamentale comme le travail, le logement, l'accès à la santé. Et effectivement, ces propriétés sociales manquantes, elles doivent être traduites en droits fondamentaux, afin de pouvoir les réclamer, pouvoir s'en saisir. Guillaume Le Blanc

Je pense qu'il y a une espèce de jugement  qui circule dans la société. Au fond, selon lequel la vie pauvre est une pauvre vie. Et ça, c'est terrible. C'est-à-dire que quand on commence à penser que la vie pauvre est une pauvre vie, on écarte des vies pauvres tout ce qui l'ensemble de leurs rêves, de leurs critiques, de leurs pensées. Finalement, ce qui fait justement une vie pleinement humaine. Guillaume Le Blanc

La jungle de Calais : Ça veut dire fondamentalement qu'il y a des lieux, dans lesquels on vit sans adresse. Est ce que c'est acceptable aujourd'hui, en 2020, de pouvoir vivre dans des lieux sans adresse.  Quand on est sans adresse, ça signifie que sa place locale dans le monde n'est plus du tout appréhendée précisément. C'est comme, si vous voulez, une disparition. C'est une façon de nier la vie. C'est une façon de nier le nom d'une personne en tant que personne vivante. Guillaume Le Blanc

Je crois beaucoup à la séparation des pouvoirs et à l'équilibre entre le gouvernement, le Parlement et le judiciaire. Et je pense que des débats sur ces questions là sont absolument capitaux. Il y a aussi des études qui montrent que les gens sont préoccupés par ces questions de pauvreté. Donc, il y a moyen d'agir et vraiment raisonner en termes de droits. Ça rassure tout le monde parce qu'on se dit si, si on protège les droits de tous, chacun se dit protégé. Donc, c'est à ça que sert le Défenseur des droits. Claire Hédon

ll faut créer une instance de compétences, des personnes dont on dit qu'elles sont sans compétence. Il faut que cette Assemblée là existe aujourd'hui et prenne toute sa part dans la Constitution, dans notre politique nationale. Guillaume Le Blanc

Pour en savoir plus 

La page de Claire Hédon sur le site "Défenseur des droits". 

Portrait de Claire Hédon sur le site du journal L'Obs.

Le lien vers l' association ATD Quart Monde

La page de Guillaume Le Blanc sur le site de l'UPEC (Université Paris-Est Créteil). 

Les publications de Guillaume Le Blanc (site Cairn.info). 

Choix musicaux 

Chanson choisie par Claire Hédon : "Philharmonics" par Agnès Obel - Album : "Philharmonics" (2010) - Label : Play it again Sam.

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Chanson choisie par Guillaume Le Blanc : "Le courage des oiseaux" par Dominique A - Album : Sur nos forces motrices (2007) - Label : Cinq 7. 

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