Argentine : "Que sea ley"

Les "pañuelos verdes" à Buenos Aires, Février 2020.
Les "pañuelos verdes" à Buenos Aires, Février 2020. - AFP
Les "pañuelos verdes" à Buenos Aires, Février 2020. - AFP
Les "pañuelos verdes" à Buenos Aires, Février 2020. - AFP
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Le président argentin Alberto Fernandez a déclaré dimanche dernier qu’il présenterait sous dix jours un projet de loi pour légaliser sans condition l'avortement. Une grande première qui pourrait le chemin du droit à l'avortement en Amérique du Sud.

C’est l’histoire d’un long combat. 

Dans ce pays de 40 millions d'habitants où 500 000 femmes avortent illégalement chaque année, la question est un réel enjeu de santé publique puisqu'une femme meurt chaque semaine d’un avortement clandestin. Le 20 février dernier, une marée de “foulards vert”, les iconiques pañuelos verdes, scandaient _Que sea ley, "_que ce soit loi" dans les rues de Buenos Aires pour rappeler le président de gauche fraîchement élu à ses promesses de campagne. 

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 Et cette fois pourrait bien être la bonne, même si les votes sont serrés. Car dans le pays du Pape François où l’Eglise catholique est très influente, la question de l’avortement reste controversée et dépasse les clivages politiques. Elle divise même franchement le pays en deux. Du côté de l’opposition, on en appelle à la consultation citoyenne, et les pro-avortements espèrent que le poids politique d’un président sur sa majorité jouera en leur faveur.  C’est ce qui avait peut être manqué en 2018, quand après des mois de débats, un vote positif des députés, et un million de manifestants dans les rues de Buenos Aires, le Sénat avait finalement rejeté la légalisation de l’avortement. 

C’est donc avec ce passif que  le congrès va  débattre pour la neuvième fois consécutive du droit des femmes à disposer de leur corps en cas de grossesse non désirée. Et les deux partis "pro" et "anti" avortement se préparent à une confrontation dans la rue demain dimanche 8 mars, journée des droits des femmes. 

Femmes d'Argentine, Que sea ley. 

Il y a un film documentaire, qui sortira mercredi sur les écrans français, qui raconte et témoigne de ce combat. C’est Femmes d’Argentine, que sea ley, de Juan Solanas.

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Le film raconte de "mère-enfants” à qui on refuse le droit d’avorter. Celle de Belén, condamnée à sept ans de prison pour homicide après avoir fait une fausse couche. Ana María Acevedo, malade de cancer, qui s’est vu refuser tout traitement parce qu’elle était enceinte. Florencia, Lorena, Liliana, victimes de tortures de la part du corps médical. Laissées sans soins pendant des heures, puis opérées sans anesthésies alors qu’elles souffraient de graves complications suite à des avortements clandestins. Alors, comme on l’a entendu dans la bande annonce du film et comme le scandent depuis plusieurs décennies féministes argentines on a envie de se joindre et de dire : l’avortement légal, maintenant. 

par Mattéo Caranta

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