Ce que la naissance garde en mystère : épisode • 5/5 du podcast René Frydman : l’artisan de la renaissance

Le médecin obstétricien René Frydman, « père » scientifique du premier bébé éprouvette Amandine née le 24 février 1982 - © Virginie Bonnefon

Série « René Frydman : l’artisan de la renaissance »

Épisode 5/5 : Ce que la naissance garde en mystère

Vendredi 6 mai 2022

Le médecin obstétricien René Frydman, « père » scientifique du premier bébé éprouvette Amandine née le 24 février 1982 - © Virginie Bonnefon

La subversion est-elle parfois nécessaire pour dynamiser le progrès, dans les domaines infiniment complexes et délicats de la procréation et de l’obstétrique ? Pour René Frydman, l’éthique est un garde-fou, et non une entrave au progrès médical et social.

Avec

René Frydman Médecin spécialiste de la reproduction et du développement de l’assistance médicale à la procréation en France, producteur à France Culture de Matières à penser, auteur de « Intimité en danger » (PUF, 2019).

La prise de risque, l’audace et la transgression sont parfois nécessaires pour susciter le progrès. Depuis la fécondation in vitro, le diagnostic préimplantatoire et plus récemment la greffe d’utérus, René Frydman a su se positionner et agir comme pionnier dans les recherches médicales pour instaurer des avancées fécondes en faveur de la procréation assistée. L’innovation ne s’opère cependant pas sans questionnements éthiques, et depuis toujours, René Frydman s’est toujours impliqué dans les réflexions éthiques auprès des politiques en ce qui concerne les bouleversements induits dans sa discipline.

"La recherche c'est toujours transgressif et novateur"

Ainsi, sous l’impulsion de François Mitterrand, peu de temps après la naissance d'Amandine, l'idée d'un dispositif pour encadrer les recherches et éviter les dérives va être mise en œuvre. En 1983, le Comité consultatif national d'éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) est fondé, pour justement clarifier les enjeux et les finalités liés aux recherches touchant à la reproduction humaine et la procréation médicalement assistée. René Frydman va y siéger pendant quatre ans, de 1986 à 1990, dans une période passionnante où l’on discutait de problématiques inédites : statut de l’embryon, potentiel de la génomique, meilleures compréhension de la biologie de la reproduction.

Galvanisé par ses nombreuses prouesses et un contexte en plein essor, René Frydman a toujours su poser des limites éthiques, malgré sa soif de pousser toujours plus loin la maîtrise de la reproduction. Car la naissance porte encore de nombreuses énigmes quant à ses conditions de possibilités. Le corps humain, et celui de la femme recèle encore des mystères que la recherche doit explorer et résoudre, au niveau très fondamental. Une activité qui anime encore René Frydman, à l'Hôpital Foch de Suresnes, où avec ses collègues, il œuvre encore à défricher les inconnues de la reproduction humaine.

Générique

Une série d'entretiens produite par Céline Loozen. Réalisation : Guillaume Baldy. Attachée de production : Daphné Abgrall. Prise de son : Julien Calvas. Coordination : Sandrine Treiner.