Françoise Vergès, politologue, a le goût du décentrement, des disciplines croisées. Son cheminement revisite les récits nationaux et met à jour les archives de l’esclavage et du colonialisme, la fabrique de l’empire par celle du consentement.
- Françoise Vergès historienne et politologue
La France n’est pas la même vue de la Réunion, de la Guyane, de la Guadeloupe. Qu’est-ce que ces vies renvoyées à la périphérie révèlent du centre ? Que disent-elles d’elles-mêmes sans tutelle ? Françoise Vergès parcourt de longues distances et de cet écart, de cette vie prise dans un mouvement de décentrement, naît une immense attention aux points aveugles de l’aire post-coloniale.
Son oncle, le célèbre avocat Jacques Vergès, a pris la nationalité algérienne après avoir défendu des militants du FLN condamnés à mort, dont Djamila Bouhired qui deviendra sa femme.
Françoise Vergès passe son bac à Alger et découvre des auteurs dont elle ne séparera jamais tel Frantz Fanon. Sa vie de jeune femme commence là dans l’épicentre des mouvements indépendantistes du continent africain. Quand sonne l’heure du MLF et que les féministes quadrillent les rues, Françoise Vergès s’intéresse à la psychanalyse et au mouvement "Psy et Po".
Devenue journaliste, elle fait le tour du monde des mouvements féministes de l’Amérique Latine jusqu’en Union Soviétique. Le mouvement des femmes se conjugue au pluriel et fait trembler les forteresses idéologiques, de l’Est et à l’Ouest, au sein même des dictatures et des luttes de libérations.
Elle est titulaire de la Chaire « Global South(s) » au Collège d’études mondiales de la Fondation des Sciences de l’Homme.
LIENS
Sa notice biographique sur le site de la Maison des sciences de l’homme.
Conférence de Françoise Vergès : Le ventre des femmes. Analyse d’une gestion par le patriarcat d’Etat et le capitalisme, lors d’un colloque du CRESPPA Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris. Vidéo en ligne sur CanalU.
Rapport de la mission sur La Mémoire des expositions ethnographiques et coloniales (novembre 2011) ; mission pilotée par Françoise Vergès pour le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.
Les pratiques d’esclavage contemporain s’inscrivent-elles dans la continuité de l’esclavage colonial ou la comparaison est-elle impossible ? Article de Françoise Vergès publié le 3 juillet 2012 sur le site esclavagemoderne.org.
Je suis ineffaçable : Court-métrage d’Apolline Clément (diplômée des Beaux-Arts de Bourges) inspiré par une conférence de Françoise Vergès à propos de ses livres : La mémoire enchaînée et Le ventre des femmes.
L'équipe
- Coordination