Épisode 3/5 : Du Michigan à Hollywood : allers-retours

Par Clémence Boulouque. Réalisé par Véronique Samouiloff. Avec la collaboration de Delphine Lemer et Claire Poinsignon.

Né en 1937, écrivain, scénariste, poète, critique gastronomique et sportif, Jim Harrison fut une sorte de Pantagruel du Midwest. Mais c'est d'abord sur son enfance passée dans une famille d'origine suédoise dans la campagne du Michigan qu'il revient : marquée par un accident qui le rendit à moitié aveugle à l'âge de sept ans, par un déménagement à la ville et par la mort accidentelle de son père et de sa sœur, cette période de sa vie sera décisive et le décidera à devenir écrivain.

C'est ensuite de son entrée en littérature en 1965 qu'il parle - avec une poésie expérimentale, Plain Songs, et des recueils qui l'aident littéralement à ne pas mourir : sa situation matérielle est précaire, il a la charge d'une famille et multiplie les petits boulots mal payés. Jusqu'au jour où l'un de ses textes suscite l'intérêt de Hollywood : il évoque cette expérience de scénariste, les excès et ce qui le conduisit à prendre ses distances avec l'univers des studios. C'est pourtant cette expérience qui lui permit d'acquérir sa liberté et de parcourir les territoires américains en scribe de l'immensité et de la poésie de l'espace. Ce qu'ont bien saisi les Indiens en l'honneur de qui cette oeuvre est aussi un vibrant hommage.

Mais ce portrait serait en quelque sorte tronqué si Harrison ne se livrait pas ici sur son goût pour la chère, les chairs, les breuvages, sur sa passion pour les régimes à huit mille calories, cette façon de jouir de la vie qui était pour lui une véritable liberté dans nos sociétés si normées.

Jim Harrison - Le site