Entendre les tirs et les cris dans la montagne, observer les jeunes soldats français rire fort, si beaux dans leurs uniformes, assister à l’arrestation de son père et attendre son retour de prison.
- Leïla Sebbar écrivaine
Leïla Sebbar a 13 ans, quand débute la guerre d’Algérie. Elle se souvient de l’arrestation de son père, incarcéré à la prison d’Orléansville, mais aussi des jeunes soldats français, qu’elle observe depuis sa chambre et ne peut s’empêcher de trouver beaux. Protégée par ses parents qui évitent de parler politique et guerre devant les enfants, elle a retrouvé récemment des lettres qu’ils échangeaient, pendant l’épisode carcéral du père et saisit plus précisément de quoi était fait leur engagement.
Dans ces lettres, mon père parle de la prison avec beaucoup de philosophie et de courage. C'est très émouvant parce que mon père était emprisonné dans la même cellule avec de jeunes maquisards, et il leur a appris à lire et à écrire. Il a fait son travail d'instituteur. Il a pris ça très à cœur. Ce sont des lettres d'instituteur et des lettres d'amour à ma mère. Je n'ai pu les lire et en parler que parce que mon père est mort. Je ne l'aurais pas fait sinon.
Publicité
Elle revient sur les valeurs politiques transmises de générations en générations, aussi bien dans la famille algérienne de son père, que chez les Bordas, la famille maternelle enracinée en Dordogne. C’est l’occasion de faire le récit de la rencontre de ses parents, qui se sont choisis, faisant fi des conventions et qu’en dira-t-on.
Je pense que c'est grâce à cet amour là, de ma mère pour mon père et de mon père pour ma mère, que nous avons été d'une certaine manière sauvés, mon frère, mes sœurs et moi des plaies de la colonie...
Une série d'entretiens proposée par Pauline Maucort, réalisée par Doria Zenine. Prise de son : Nicolas Mathias. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.
Remerciements à toute l'équipe de la Société des Gens de Lettres qui nous ont ouvert le salon Colette où nous avons enregistré cette série d'entretiens. Et particulièrement à Hervé Monceaux, Alexis Monceaux et David Robin.
Remerciements aux éditions Bleu Autour, en particulier le précieux concours de Patrice Rotig, d'Emmanuelle Boucaud, de Laëtitia Bernadon, de Sébastien Pignon de Mathias Sabourdin.
Pour aller plus loin
- Leïla Sebbar " Je ne parle pas la langue de mon père ", Confluences Méditerranée, 2003/2 (N° 45), p. 171-184.
- Correspondances entre Nancy Houston et Leïla Sebbar. Présentée par Martine Jacob, diffusée sur RCF Limousin.
- La nuit rêvée de … Leïla Sebbar. Par Geneviève Hutin. France Culture.
- La revue Sorcières sur le portail Persée-Féminismes en revue.
- Les cahiers du GRIF sur le portail Persée.
Bibliographie sélective
A paraître au printemps "Lettre à mon père" et "Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt", aux éditions Bleu autour.
- Dans la chambre , Editions Bleu autour, 2019
- Sous le viaduc, Editions Bleu autour, 2018.
- A l’école en Algérie, Editions Bleu autour, 2018.
- L’Orient est rouge, Editions Elyzad, 2017.
- Je ne parle pas la langue de mon père , Editions Bleu autour, 2016.
- Une enfance dans la guerre, Editions Bleu autour, 2016.
- L’enfance des français d’Algérie avant 1962, Editions Bleu Autour, 2014.
- Le pays de ma mère, voyage en Frances, Editions Bleu autour, 2013.
- Ecrivain public, Editions Bleu Autour, 2012.
- L’Arabe comme un chant secret, Editions Bleu autour, 2010.
- Shérazade, 17 ans, brune, frisée, les yeux verts, Editions Bleu autour, 2010.
- Femmes d’Afrique du Nord, Editions Bleu autour, 2010.
- Les femmes au bain, Editions Bleu autour, 2009.
- Voyage en Algéries autour de ma chambre , Editions Bleu autour, 2008.
- Isabelle l’Algérien , Editions Al Manar, 2005.
- Fatima ou les algériennes au square, Editions Stock, 1981.
.
L'équipe
- Production
- Collaboration
- Coordination