Grandir pendant la guerre, les silences du père : épisode 2/5 du podcast Leïla Sebbar, l'écriture de l'exil comme pays

Leîla Sebbar, collégienne à Tlemcen, en Algérie. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour.
Leîla Sebbar, collégienne à Tlemcen, en Algérie. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour. - Archives privées Leïla Sebbar
Leîla Sebbar, collégienne à Tlemcen, en Algérie. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour. - Archives privées Leïla Sebbar
Leîla Sebbar, collégienne à Tlemcen, en Algérie. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour. - Archives privées Leïla Sebbar
Publicité

Entendre les tirs et les cris dans la montagne, observer les jeunes soldats français rire fort, si beaux dans leurs uniformes, assister à l’arrestation de son père et attendre son retour de prison.

Avec

Leïla Sebbar a 13 ans, quand débute la guerre d’Algérie. Elle se souvient de l’arrestation de son père, incarcéré à la prison d’Orléansville, mais aussi des jeunes soldats français, qu’elle observe depuis sa chambre et ne peut s’empêcher de trouver beaux. Protégée par ses parents qui évitent de parler politique et guerre devant les enfants, elle a retrouvé récemment des lettres qu’ils échangeaient, pendant l’épisode carcéral du père et saisit plus précisément de quoi était fait leur engagement.

Dans ces lettres, mon père parle de la prison avec beaucoup de philosophie et de courage. C'est très émouvant parce que mon père était emprisonné dans la même cellule avec de jeunes maquisards, et il leur a appris à lire et à écrire. Il  a fait son travail d'instituteur. Il a pris ça très à cœur. Ce sont des lettres d'instituteur et des lettres d'amour à ma mère. Je n'ai pu les lire et en parler que parce que mon père est mort. Je ne l'aurais pas fait sinon. 

Publicité
Leïla Sebbar, dans le Sud algérien, en 1967. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour.
Leïla Sebbar, dans le Sud algérien, en 1967. Photo extraite du livre de Leïla Sebbar "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour.
- Archives privées Leïla Sebbar

Elle revient sur les valeurs politiques transmises de générations en générations, aussi bien dans la famille algérienne de son père, que chez les Bordas, la famille maternelle enracinée en Dordogne. C’est l’occasion de faire le récit de la rencontre de ses parents, qui se sont choisis, faisant fi des conventions et qu’en dira-t-on. 

Je pense que c'est grâce à cet amour là, de ma mère pour mon père et de mon père pour ma mère, que nous avons été d'une certaine manière sauvés, mon frère, mes sœurs et moi des plaies de la colonie...

Une série d'entretiens proposée par Pauline Maucort, réalisée par Doria Zenine. Prise de son : Nicolas Mathias. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.

Remerciements à toute l'équipe de la Société des Gens de Lettres qui nous ont ouvert le salon Colette où nous avons enregistré cette série d'entretiens. Et particulièrement à Hervé Monceaux, Alexis Monceaux et David Robin.

Remerciements aux éditions Bleu Autour, en particulier le précieux concours de Patrice Rotig, d'Emmanuelle Boucaud, de Laëtitia Bernadon, de Sébastien Pignon de Mathias Sabourdin.

Pour aller plus loin

Bibliographie sélective

A paraître au printemps  "Lettre à mon père" et "Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt", aux éditions Bleu autour.

.
 

L'équipe