

Patrick Chauvel n’a pas l’habitude d’intellectualiser le métier de photographe de guerre. Pour lui la photographie est un instant saisi dans un ensemble de moments passés au plus près des personnes qui combattent. L’image doit résumer une histoire et l’Histoire avec autant d’honnêteté que possible.
- Patrick Chauvel Reporter-photographe de guerre, écrivain et réalisateur de documentaires
Quelle est la fonction d’une image de guerre ? C’est la question à laquelle cherche à répondre Patrick Chauvel, en photo, mais aussi en vidéo, média qu’il a commencé à pratiquer à Grozny en Tchétchénie en 1996.
La photo c’est comme parler en morse. Ce sont des morceaux d’histoire qui vont être rassemblés par les rédacteurs en chef, puis décodés par les lecteurs.
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Pour lui, il ne faut pas confondre reporters photographes et photographes artistes qui font du reportage. L’image de guerre qui est proposée par les uns ou par les autres n’a pas la même fonction, ni la même portée. Reste la responsabilité du témoignage qui est cruciale.
Ne pas avoir de talent c’est trahir les gens qui se confient à nous. Donc c’est une profession où il faut être bon, sans ça ce n’est pas la peine d’y aller.
Patrick Chauvel est passé à la vidéo en 1996 au moment de la guerre en Tchétchénie, juste après avoir été renvoyé de l’agence Sygma.
La caméra donne la parole, donne le son, donne le mouvement.
En 50 ans de guerre Patrick Chauvel a vu le métier de photoreporter évoluer, il a aussi vu une nouvelle génération se constituer.
Avec l’amélioration technique du matériel, il y a eu comme une paupérisation du métier. Il y a beaucoup plus de gens qui se disent photographes et qui ne le sont pas en fait. Du coup il y a un surnombre de gens sur le terrain, on a surtout vu ça au moment du Printemps arabe. Mais ça n’est pas une critique, à chaque guerre émerge un nouveau talent dans le métier.
Au cours de sa carrière, Patrick Chauvel a également vu évoluer la guerre, en particulier au cours de la dernière décennie avec l’émergence de l’Etat islamique.
D’habitude dans les reportages je suis concerné en tant qu’être humain parce que ce sont des hommes qu’on assassine devant moi. Avec l’Etat islamique, pour la première fois je me retrouve confronté dans le même temps à mon ennemi.
Une série produite par Antoine Beauchamp, réalisée par Yvon Croizier. Prise de son : Georges Thô. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.
Liens
- Fondation Patrick Chauvel
- Exposition permanente du fonds d'archives Patrick Chauvel au Mémorial de Caen
- Filmographie complète, fonds d'archives Patrick Chauvel
- Mémoire de l'oubli-Grosny, film réalisé par Louis-Pascal Couvelaire, ARTE, 2014
Bibliographie
- Patrick Chauvel, Ceux du nord. 140 photos inédites des photoreporters du Nord-Viêtnam entre 1996 et 1975, Les Arènes, Fondation Patrick Chauvel, 2014.
- Patrick Chauvel, Rapporteur de guerre, Éditions J’ai lu, 2003.
- Patrick Chauvel, Sky. L’histoire d’une amitié, de l’enfer du Vietnam aux terres Chiricahuas, Éditions J’ai lu, 2005.
- Patrick Chauvel, Les Pompes de Ricardo Jesus, éditions Kero, 2012.
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