"Je suis profondément contre les choses inutiles et seulement esthétiques" : épisode 5/5 du podcast Pierre Bergé : un temps pour tout

Pierre Bergé dans son bureau à Paris en 2015.
Pierre Bergé dans son bureau à Paris en 2015. ©AFP - Stéphane de Sakutin
Pierre Bergé dans son bureau à Paris en 2015. ©AFP - Stéphane de Sakutin
Pierre Bergé dans son bureau à Paris en 2015. ©AFP - Stéphane de Sakutin
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Ultime entretien avec Pierre Bergé dans la série "A voix nue" ou L'art des mots. Il y évoque son goût pour le théâtre et l'opéra et son amour des mots à travers la poésie et la lecture.

Avec

Par Joëlle Gayot. Réalisation : Anne Perez-Franchini. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.

Pour conclure cette série d’A Voix Nue, la conversation s’attarde dans le territoire de prédilection de Pierre Bergé : les mots. Il y a dans la prise de parole de notre invité un art du mot. Il le cisèle, le choisit avec soin, le propulse avec délicatesse. Il n’aime pas les adverbes, abhorre les participes présents, aère ses phrases de silences songeurs où viennent sans doute s’engouffrer le souvenir des auteurs qui l’ont marqué. Céline en fait partie. Les philosophes également. Pierre Bergé qui un jour a acheté un théâtre (l’Athénée) est un bibliophile averti. Le théâtre, désormais, appartient à l’Etat, la collection de livres est en train d’être vendue. Reste ce qui ne peut disparaître : la lecture. Et aussi l’écriture, ce pas de deux avec les mots qu’aime engager, à l’occasion, celui qui, adolescent, se rêvait journaliste.

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Cinquième et dernier épisode de la série "A voix nue" avec Pierre Bergé qui aborde ses différentes passions culturelles comme le théâtre qui est "une illusion" ainsi "plus on se rapproche de la vérité, plus on s'éloigne du théâtre". Il revient sur sa direction du Théâtre de l'Athénée, il s'est "rendu compte que dans un théâtre à Paris, on ne pouvait qu'être déçu, que faire du théâtre qu'on n'aimait pas beaucoup". Quant à l'opéra "c'est un art totalement multiple".

Concernant la lecture, Pierre Bergé reconnaît avoir été "pendant des années un lecteur compulsif". Il raconte entre autres sa découverte à 15 ans de l'écriture de Céline avec "la poésie présente à tout instant". Il n'y a plus de frontière entre prose et poésie.

Il ne faut pas faire des écrivains, ni d'ailleurs de quelques créateurs que ce soit, des donneurs de leçons, des donneurs de morale, des donneurs d'éthique. Ce n'est pas vrai et ce serait faux. Ils sont ce qu'ils sont, ils ont leur talent et il faut les prendre pour ce qu'ils sont. Mais ils ne sont pas moins bien pour autant.

Il considère l'écrivain comme "un dompteur de mots". il pense qu'il faut "séduire les mots" car les mots sont "rebelles". Il évoque "la beauté de la bibliophilie" mais confie pourtant que pour lui "l'art le plus important, c'est la peinture".

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