L’impératif scientifique : épisode 2/5 du podcast Axel Kahn : l’hypothèse du bien

Axel Kahn en 1966
Axel Kahn en 1966 - Archives privées Axel Kahn
Axel Kahn en 1966 - Archives privées Axel Kahn
Axel Kahn en 1966 - Archives privées Axel Kahn
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Pour le jeune Axel, la médecine n’avait rien d’une vocation. Il s’agissait en réalité d’un choix par défaut et pourtant bien réfléchi : celui de ne pas emboîter le pas de ses aînés dans leurs propres domaines, celui d’éviter toute concurrence.

Avec
  • Axel Kahn Médecin-chercheur en génétique, président de la Ligue Nationale contre le Cancer

Pour le jeune Axel, la médecine n’avait jamais été une vocation. Il s’agissait plutôt d’un choix par défaut, motivé par le fait de ne pas emboîter le pas de ses aînés dans leur disciplines respectives, sur les terrains déjà conquis.

Ainsi, bannie la philosophie, incarnée par le père, de même que les sciences humaines par Jean-François, l’aîné, ou bien les sciences dures, par Olivier le cadet, éminent chimiste. Il ne fallait surtout pas provoquer la possibilité d’une comparaison malsaine entre eux. Les relations entre les Kahn sont sacrées, et rien ne doit risquer de les altérer.  

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Puisque la philosophie, les sciences humaines et les sciences dures me sont interdites, car déjà prise par mes aînés, je choisis les sciences semi-molles. Et va pour la médecine !.

De gauche à droite : Axel Kahn et ses frères Olivier et Jean-François, vers 1947 au Petit-Pressigny
De gauche à droite : Axel Kahn et ses frères Olivier et Jean-François, vers 1947 au Petit-Pressigny
- Archives privées Axel Kahn

Même si la médecine n’a donc pas été une vocation, il a très vite apprivoisé ce domaine et y exceller. Il est major à l’externat et reçu parmi les premiers à l’internat. Mais très vite, il sait que c’est à une médecine rigoureusement scientifique qu’il va se dévouer, une médecine basée sur la recherche. 

Je suis persuadé de deux choses. La première, c’est abandonner des libertés. La seconde, c’est qu’on doit s’approprier ces libertés. J’ai toujours été ainsi, et je n’ai jamais regretté mes choix.

"Je conserve dans ma manière de raisonner l'outil intellectuel de la dialectique"

Le docteur Kahn se spécialise en hématologie, en biochimie, puis en génétique, dans l’étude des maladies génétiques. Un parcours exigeant, mais où le labeur se conjugue tout de même avec plaisir. Le plaisir avec ses camarades, avec les filles, avec certains débordements, notamment dans les salles de garde. C’est qu’il fallait aussi compenser l’ardeur des études. Des études, éprouvantes, qui le mèneront à co-fonder l’ Institut Cochin, entourés de ses mentors Georges Schapira et Jean-Claude Dreyfus. La philosophie lui sera d’une inspiration précieuse, notamment David Hume.

Je suis à ce moment-là dans une quête d’un humanisme qui ne fait pas l’hypothèse de la transcendance, qui ne fait pas l’hypothèse du bon Dieu, mais je suis à la recherche du statut de la vérité.

Une série d’entretiens produite par Céline Loozen, réalisée par Doria Zenine. Prise de son : Yann Fressy. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner. 

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