L’insurrection des consciences : épisode 4/5 du podcast Pierre Rabhi, l’homme colibri

Pierre Rabhi
Pierre Rabhi - Patrick Lazic
Pierre Rabhi - Patrick Lazic
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Pierre Rabhi a mené soixante ans de combats écologiques sans avoir emprunté ni le chemin du militantisme ni celui de la politique traditionnelle et partisane. Il définit ce qu’il appelle l’insurrection des consciences et pose la question de l’engagement et de la responsabilité de chacun.

Avec
  • Pierre Rabhi Agriculteur, pionnier de l’agroécologie, écrivain français d’origine algérienne

Depuis des dizaines d’années, à travers ses livres et ses conférences, Pierre Rabhi, rappelle combien il est important que chacun fasse sa part. A l’image du colibri, chaque individu doit apporter sa goutte d’eau pour calmer l’incendie...
Dans son autobiographie “ Du Sahara aux Cévennes” publiée en 1983, il écrit  : “il ne sert à rien de discourir sur la manière dont va couler le bateau[…] seuls importent la passion et même l’enthousiasme avec lesquels écoperont et répareront les brèches, même en grand débordement, ceux qui n’ont ni peur de vivre ni peur de mourir”.

Témoin de la naissance de l’écologie politique avec notamment la candidature du premier écologiste aux élections présidentielles René Dumont, ami du Ministre de l’agriculture Edgar Pisani et du Ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, candidat aux élections présidentielles de 2002,  Pierre Rabhi revient pourtant sur son choix de ne pas se politiser. Selon lui, l’écologie ne doit pas emprunter le chemin de la politique : la transformation de notre système doit d’abord passer par une transformation de soi, une insurrection des consciences.

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Mon insurrection n’est pas politique. Je n’ai jamais été ni de gauche ni de droite. Je vote simplement pour empêcher que les idées extrémistes que je récuse, ne prennent le pouvoir. L’écologie n’est pas un alibi.                                                                                            
 

Pierre Rabhi
Pierre Rabhi
- Archives personnelles Pierre Rabhi

Ni partisan, ni militant, il refuse de participer à des manifestations, d’occuper des lieux et reste en retrait des mouvements désobéissance civile : “Je ne suis pas militant, je n’ai jamais levé le poing. Le changement de société doit d’abord passer par moi. Il faut construire des petites cellules pacifiques, des cellules de bienveillance qui permettront une transformation de la société.”

Pourtant en 2002, Pierre Rabhi se présente aux élections présidentielles avec le parti “Terre & Humanisme, Mouvement pour l’Insurrection des Consciences ".  Il fait alors campagne sur le concept de décroissance soutenable : “Je n’emploierai plus aujourd’hui le terme de décroissance soutenable. Le système capitaliste et l’écologie sont incompatibles car le capitalisme est par essence cumulatif”.

Je me suis présenté aux élections présidentielles, pas par ambition personnelle mais pour promouvoir l’amour de la nature. Je n’avais aucune envie d’être candidat, j’ai été poussé par mon entourage. Je n’avais jamais imaginé entrer dans la sphère politique, j’étais simplement en insurrection contre ce modèle de société qui réduit l’humain à un être contingent. 

Une série produite par Pauline Chanu, réalisée par Christine Robert. Attachée de production : Daphné Abgrall. Prise de son : Eric Audra.

Bibliographie sélective

Pour aller plus loin