L’odeur sucrée de la mort… : épisode 6/5 du podcast Jean Rochefort, le magnifique

Jean Rochefort dans  le film 'Le mari de la coiffeuse'
Jean Rochefort dans  le film 'Le mari de la coiffeuse' ©Getty - Patrick CAMBOULIVE
Jean Rochefort dans le film 'Le mari de la coiffeuse' ©Getty - Patrick CAMBOULIVE
Jean Rochefort dans le film 'Le mari de la coiffeuse' ©Getty - Patrick CAMBOULIVE
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Né en 1930, ayant grandi en Province, rien ne le prédestinait à l’immense carrière qu’on lui connait. Mais de l’ennui de cette enfance va naître une passion pour les histoires, et la façon de les raconter. A 18 ans, son choix est fait : il monte à la capitale pour devenir comédien.

Avec

A voix nue Jean Rochefort épisode 1

28 min

Rediffusion de l'émission du 02.01.2012

S’il était né au Japon et non en France, Jean Rochefort serait assurément considéré comme « un trésor national vivant », en ceci qu’il incarne à lui seul tout un pan de la culture française.

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Il mange de la vache enragée quelques années avec un cercle d’amis à la loyauté inébranlable : Jean-Paul Belmondo, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer ou encore Philippe Noiret.

Du théâtre d’auteur avec Claude Régy au cinéma de divertissement avec Philippe de Broca dans les années 60, Rochefort s’affirme dans les années 70 comme un des acteurs français les plus populaires, avec les aventures du Grand Blond ou « Un éléphant ça trompe énormément », tout en creusant son sillon dramatique avec Tavernier, dans « L’horloger de Saint-Paul », César du meilleur second rôle, ou avec Schoendorffer, dans « Le crabe-tambour », César du meilleur acteur.

Enchaînant les rôles au cinéma, avec Patrice Leconte, Edouard Baer ou Guillaume Canet, Jean Rochefort revient régulièrement sur les planches, pour transmettre ses admirations, et mène en parallèle une vie bien remplie d’éleveurs de chevaux et de compétiteur de « complet ».

Dans cette série d’entretiens, Jean Rochefort annonce qu’il arrête définitivement le cinéma, après avoir achevé le tournage de « L’artiste et son modèle », de Fernando Trueba.

Il se confie aussi sur la mort

Je tiens à prévenir les générations qui sont nettement plus jeunes que moi que plus on vieillit, moins c'est inquiétant. J'ai passé ma vie d'homme mûr à penser à autre chose que la mort cinq ou six minutes par jour. Le reste du temps je ne pensais qu'à ça, et quand elle approche, on commence à s'en foutre. Donc je rassure tous les jeunes, vivez tranquillement; c'est moins angoissant à 81 ans qu'à 40 ou 50 ans. Avis aux auditeurs éventuels ! N'y pensez pas, ou moins, et ça va aller mieux, vous vivrez plus intensément.

Et sa famille

Moi, j’étais un amoureux, mon père était un conquérant, comme d’autres hommes politiques, exacerbés par le pouvoir. Mon père était un peu dans cette catégorie et ma mère était une femme discrète qui avait – cela n’existe plus maintenant - un boudoir où elle s’enfermait pour lire. Et ce boudoir était pour moi, toujours olfactivement une sorte de paradis, ça sentait le parfum de femme. Je voyais la féminitude dans le boudoir de ma mère, et ça, ça a été un champ d’expérimentations pour mon futur extrêmement agréables et un peu érotiques.

Musique de fin extraite du film Ridicule !, de Patrice Leconte.

Par Arnaud Laporte. Réalisation Anne Secheret.