L'origine d'une révolte : "Être une fille était une malédiction" : épisode 1/5 du podcast Gisèle Halimi, la cause des femmes

Gisèle Halimi à Bagnolet en 1975
Gisèle Halimi à Bagnolet en 1975 ©Getty - Gilbert Huzan
Gisèle Halimi à Bagnolet en 1975 ©Getty - Gilbert Huzan
Gisèle Halimi à Bagnolet en 1975 ©Getty - Gilbert Huzan
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L'avocate féministe Gisèle Halimi raconte son enfance dans la Tunisie des années 1930 au sein d'un milieu judéo-arabe pauvre et colonisé dans lequel les femmes n'avaient aucun rôle.

Avec
Gisèle Halimi
Gisèle Halimi
- Olivier Tétard

Par Virginie Bloch-Lainé. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.

Réalisation : Dominique Costa. Prise de son : Laurent Césard et Laurent Machietti.

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Née en Tunisie française en 1927, dans une famille pauvre, juive, dominée par l’ordre patriarcal, Gisèle Halimi a très tôt fait le nécessaire pour s’affranchir de plusieurs dominations : celle de sa famille, de la religion, des hommes. Adolescente, elle gagne de quoi quitter sa terre natale pour rejoindre Paris en 1945 et y étudier le droit. Jeune avocate, elle défend les indépendantistes tunisiens et algériens, puis défend des femmes auxquelles l’on reproche d’avoir avorté. Pour atténuer leur peine, il faut plaider les circonstances atténuantes, ce qui revient à demander pardon … Mais lors du procès de Bobigny, en 1971, Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente en invoquant les circonstances atténuantes et fait le procès de cette loi liberticide. Marie-Claire Chevalier, qui a avorté après avoir été violée, est acquittée. C’est une étape importante dans la marche vers la légalisation de l’avortement en 1975. Amie de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre, dont elle fut aussi l’avocate, Gisèle Halimi a lutté pour l’émancipation des femmes sans jamais faire de carrière politique, à part une brève expérience de la députation au début du septennat de François Mitterrand. Fondatrice de l’association Choisir, La Cause des femmes, Gisèle Halimi témoigne cette semaine, dans A Voix nue d’un courant du féminisme français caractérisé notamment par la certitude que cette lutte émancipatrice ne peut se passer des hommes.

** 1) La Malédiction d’être fille** . Gisèle Halimi parle de la place réservée à une fille dans sa famille. La domination masculine s’exerçait sur sa sœur, sur elle-même et sur sa mère.

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