La chambre à soi, une occupation de l'espace domestique : épisode 4/5 du podcast Leïla Sebbar, l'écriture de l'exil comme pays

Leïla Sebbar à La Gonterie (Dordogne), dans le jardin familial, en 1982. Photo extraite de "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour
Leïla Sebbar à La Gonterie (Dordogne), dans le jardin familial, en 1982. Photo extraite de "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour  - Archives privées Leïla Sebbar
Leïla Sebbar à La Gonterie (Dordogne), dans le jardin familial, en 1982. Photo extraite de "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour - Archives privées Leïla Sebbar
Leïla Sebbar à La Gonterie (Dordogne), dans le jardin familial, en 1982. Photo extraite de "Je ne parle pas la langue de mon père", publié aux éditions Bleu autour - Archives privées Leïla Sebbar
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Ecrire comme on range un placard, sortir sans dire où l’on va, travailler sans relâche, dire la vie des femmes, leur espace domestique, la violence qu’on leur fait, passer du temps au comptoir, addicte au café, pour observer les gens.

Avec

Leïla Sebbar écrit sur le monde, depuis sa chambre. L’espace domestique est le sanctuaire à protéger, cocon familial studieux, où chacun travaille. Même les deux fils s’occupent à des activités artistiques ou aux devoirs, sans déranger leur mère, quand elle est dans sa chambre bureau. 

Dans ma chambre-bureau, il y a des bibliothèques, beaucoup d'images : des photos d'enfants algériens du Sud, des Hauts Plateaux; des reproductions de tableaux de Gustave Guillaumet; des photos de mes parents et de mes enfants; des aquarelles de mon fils aîné.

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Au début des années 1980, elle mène une enquête collective sur la culture domestique des femmes, publiée dans la revue " Sorcières ", puis dans un beau livre, "Des Femmes dans la maison, anatomie de la vie domestique". Elle donne à voir la banalité quotidienne, la vie obsessionnelle et rituelle des habitudes, l’ordre du temps domestique que les femmes régissent. C’est une revendication militante de l’occupation de l’espace domestique, qui n’aurait pu se faire dix ans auparavant. 

Avec mes amies Luce Pénot et Dominique Doan, on a eu envie de faire savoir qu'une maison, c'est une femme et qu'on n'avait pas à brader de cette manière là comme on le faisait (je parle du MLF à ce moment là), de mépriser d'une certaine manière ces femmes là, alors que sans elles la maison n'existe pas.

Une série d'entretiens proposée par Pauline Maucort, réalisée par Doria Zenine. Prise de son : Nicolas Mathias. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.

Remerciements à toute l'équipe de la Société des Gens de Lettres qui nous ont ouvert le salon Colette où nous avons enregistré cette série d'entretiens. Et particulièrement à Hervé Monceaux, Alexis Monceaux et David Robin.

Remerciements aux éditions Bleu Autour, en particulier le précieux concours de Patrice Rotig, d'Emmanuelle Boucaud, de Laëtitia Bernadon, de Sébastien Pignon de Mathias Sabourdin.

Pour aller plus loin

Bibliographie sélective

A paraître en mai  "Lettre à mon père", aux éditions Bleu autour.

L'équipe