La formation et les origines de l’engagement politique : épisode 2/5 du podcast Jean Daniel rediffusion-hommage

Portrait de Jean Daniel
Portrait de Jean Daniel ©AFP
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Dans ce second épisode, Jean Daniel et Jean d'Ormesson comprennent ensemble que malgré leurs divergences de bords politiques, les deux intellectuels étaient à l’époque tous deux persuadés d’être chacun dans " le bien ", sans bien sûr une certaine note de manichéisme.

Pour cet A Voix nue d’une forme un peu particulière, Jean Daniel et Jean d’Ormesson ont choisi le ton de la conversation. Les deux intellectuels s’entretiennent sur leurs parcours respectifs et leurs éventuels croisements, ou au contraire là où ils ont divergé – et notamment les divergences d’ordre politique.

Jean Daniel aborde ainsi son adhésion première au mouvement communiste, avant qu’il choisisse de s’en écarter, et Jean d’Ormesson, issu d’un milieu de droite, raconte même avoir aidé à la messe. Finalement, ils se rendent compte ensemble que la différence majeure entre eux est celle, pour Jean d’Ormesson, d’avoir eu des modèles qui lui étaient " donnés ", alors que Jean Daniel devait inventer les siens, notamment grâce à la littérature, à l’instar de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal.

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Je n’avais pas le choix. Il fallait devenir diplomate, conseiller d’Etat ou inspecteur des finances. Et si l’on était vraiment incapable d’accéder au premier rang, et bien on serait trésorier, payeur général ou sous-préfet. La voix m’était tracée. Et la seule sortie que j’ai trouvée (…) c’était de faire des études qui me permettent de ne pas choisir tout de suite cette voie qui m’était offerte.                        Jean d’Ormesson

Après son cursus en hypokhâgne et en khâgne, dans lequel il dit avoir vécu un " éblouissement ", il rencontre ses maîtres, et notamment Althusser, qui sera son " caïman ". Jean d’Ormesson et Jean Daniel se rejoignent justement dans leur amour pour la philosophie. Le second quitte Alger et suit à la Sorbonne des études de philo, tandis que le premier obtient l’agrégation, contre l’avis d’Althusser, qui ne l’en croyait pas capable.

Les deux hommes disent avoir porté la Croix de Lorraine, Jean Daniel s’étant engagé dans la division du maréchal Leclerc, et Jean d’Ormesson affirmant à la fin de la guerre, au moment où l’on tond les femmes ayant fréquenté l’ennemi : « Il me semblait que c’était une dénaturation de la justice de faire juger les vaincus par les vainqueurs. »

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