"La musique a toujours été pour moi un formidable directeur d'acteurs" : épisode 9/5 du podcast Claude Lelouch

Disque de platine pour 'Un homme et une femme' avec Claude Lelouch, Yves Montand, Nicole Croisille, Francis Lai et Pierre Barouh le 14 septembre 1967.
Disque de platine pour 'Un homme et une femme' avec Claude Lelouch, Yves Montand, Nicole Croisille, Francis Lai et Pierre Barouh le 14 septembre 1967.  ©Getty - KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho
Disque de platine pour 'Un homme et une femme' avec Claude Lelouch, Yves Montand, Nicole Croisille, Francis Lai et Pierre Barouh le 14 septembre 1967. ©Getty - KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho
Disque de platine pour 'Un homme et une femme' avec Claude Lelouch, Yves Montand, Nicole Croisille, Francis Lai et Pierre Barouh le 14 septembre 1967. ©Getty - KEYSTONE-FRANCE/Gamma-Rapho
Publicité

Dans ce quatrième opus d' "A voix nue", Claude Lelouch parle des femmes, celles qui ont été des modèles pour lui, en même temps que les héroïnes de ses films. Il raconte longuement le film "Un homme et une femme", parle d'Anouk Aimée et de la place essentielle de la musique quand il écrit un film.

Avec

Ce quatrième entretien de la série "A voix nue" est consacré à la musique des films de Claude Lelouch et aux femmes qui l'ont accompagné tout au long de ses films. Il raconte sa rencontre avec Janine Magnan pour son premier long-métrage Le Propre de l'homme, comment ils sont tombés amoureux et ont vécu l'échec du film. Puis Claude Lelouch se met à tourner des scopitones (des clips de trois minutes) en rajoutant un scenario et une mise en scène. Il en tourne une centaine et il découvre ainsi "la force de la musique dans un film".  Il explique comment il prévoit à l'avance la musique de ses films.

Les deux acteurs principaux de mes films aujourd'hui, c'est la caméra et la musique. J'engage la musique dans mes films avant le film pour montrer à quel point c'est un acteur important. Quand je tourne "Un homme et une femme", toute la musique du film a été enregistrée avant. J'ai tournée mes films un peu comme je tournais les scopitones. Quand je tournais "Un homme et femme", j'envoyais la musique sur le plateau pour que les acteurs marchent sur la musique, sur le tempo. J'ai très vite compris que la musique, quand elle est prévue à l'avance, était un acteur important du film et non pas un figurant ou quelqu'un qui venait là pour sauver la sauce. Dans "Un  homme et une femme", je sais que la star du film va être la musique.

Publicité

" Anouk Aimée symbolise pour moi la femme idéale", confie le cinéaste amoureux de ses actrices. Au départ, ce devait être Romy Schneider qui était prévue pour le rôle, mais il l'a trouvée trop "star" pour jouer ce personnage de femme normale prête à tout pour une histoire d'amour.

J'avais envie de faire le portrait d'un homme et d'une femme tels que moi je les imaginais : deux êtres au-dessus du monde dans lequel ils vivent. Des gens qui savent faire la part des choses en permanence, qui sont constamment dans les nuances et à aucun moment dans les excès. C'est un film sur le juste milieu, "Un homme et une femme". Le juste milieu m'a toujours fasciné et j'avais envie de faire un film sur le juste milieu d'un couple.

Le cinéaste insiste sur l'importance de la musique dans ses films. Sa rencontre avec le compositeur Francis Lai a été déterminante, "il arrivait à transformer mes mots en notes, à transformer mes images en notes" et leur collaboration a duré cinquante ans. Il parle ensuite de ses autres films qui ont suivi Un homme et une femme, de ses relations avec les actrices comme Annie Girardot dont il tombe amoureux alors que sa situation sentimentale devient extrêmement complexe. Et de conclure : "Les plus belles décisions que j'ai prises dans ma vie, c'est quand j'ai écouté mon cœur battre."

À réécouter : Des vies de cinéma
La Grande table culture
27 min
  • Une série d'entretiens par Alain Kruger, réalisés par Anna Szmuc, avec la collaboration de Guillaume Baldy et de Claire Poinsignon. Indexation web, Odile Dereuddre
  • Première diffusion 24.11.2011. 

L'équipe