

De mémoire, Jean Audouze n’a vécu une enfance ni triste, ni gaie. Petit garçon un peu timide et sauvage, sa mère le pousse à l’excellence scolaire. Mais le goût d’étudier, la passion pour la science et l’astronomie en particulier s’allumera bien plus tard, vers l’âge de vingt ans, à l’ENS.
- Jean Audouze astrophysicien, membre de la commission de littérature scientifique du CNL.
Né à Cahors en 1940, la famille du petit Jean déménage très vite dans une maison de l’est parisien. Il grandit dans une France sereine de l’après-guerre. Mais entre l’école, ses deux parents et son petit frère, ce n’est pas qu’il s’ennuie, mais simplement, il n’éprouve aucune joie liée à ces tendres années.
Vers l'âge de vingt ans, j'hésitais entre beaucoup de choses. Un jour, mon père m'a présenté à une personne qui a changé le cours de mon existence et surtout ma vision de la vie. Il s'appelait Henri Volkringer. À l'époque, il était chef du service des brevets du CNRS. Il m'a pris à part dans son bureau et il m'a demandé si j'avais des passions. Je lui ai répondu que je ne savais rien faire de mes dix doigts. Il m'a alors orienté et donné la voie à suivre . Jean Audouze
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Son père, producteur de film, lui donne un avant-goût de sa future passion : le théâtre. Sa mère, femme au foyer, veut à tout prix la réussite scolaire pour ses deux fils. Le petit garçon obéit et réussit, discrètement et solitairement. Mais contrairement à son frère, qui brille d’années en année, il est moins à l’aise, moins bien dans sa peau, notamment à l’école ; ce n’est pas un grégaire. La réussite ne s’accompagnera du plaisir de l’étude que tard, après l’adolescence, lors de son entrée à l’Ecole Normale Supérieure.
Il rencontre alors des grands professeurs en astrophysique, dont son futur mentor Evry Schatzman, ainsi que ses futurs amis. Surtout, il gagne pour la première fois en confiance. C’est alors un nouveau monde, stimulant, pétillant qui s’ouvre à lui, lui qui se trouve au pied des marches infinies de la connaissance scientifique. Il est enfin à sa place, et goûte enfin le vrai bonheur de se sentir vivant.
Le hasard a été déterminant dans ma vie. Mais comme pour tout le monde. Nous sommes tous comme des passagers de trains dans une gare : il y a des trains qui passent, et vous les prenez. Moi, j’ai pris le train de l’astronomie. Jean Audouze
Une série d'entretiens proposée par Céline Loozen, réalisée par Rafik Zénine. Prise de son : Yann Fressy. Attachée de production : Daphné Abgrall.
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