Le choix du FLN : épisode 2/5 du podcast Mohammed Harbi, une mémoire algérienne

Meeting de Amicale des Algériens en France (Mohammed Harbi au centre), Paris, le 22 mars 1965
Meeting de Amicale des Algériens en France (Mohammed Harbi au centre), Paris, le 22 mars 1965 - Archives privées Mohammed Harbi
Meeting de Amicale des Algériens en France (Mohammed Harbi au centre), Paris, le 22 mars 1965 - Archives privées Mohammed Harbi
Meeting de Amicale des Algériens en France (Mohammed Harbi au centre), Paris, le 22 mars 1965 - Archives privées Mohammed Harbi
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Hostile au culte de la personnalité développé autour de Messali Hadj, Mohammed Harbi s’engage du côté de ses opposants majoritaires au comité central du PPA - les « centralistes »- et de ceux qui déclenchent la guerre d’Algérie, le 1er novembre 1954.

A partir de 1954, le mouvement nationaliste se divise entre les partisans de Messali Hadj, hégémoniques au sein de l’immigration, et les partisans du FLN. Mohammed Harbi fait le choix du FLN et explique qu'il était contre " les pleins pouvoirs. " Il est en charge du lien avec la gauche anticolonialiste. Ses responsabilités au sein du FLN l'amènent à côtoyer les figures de la gauche anticolonialiste du PSU comme Alain Savary ou Michel Rocard, des libertaires comme Daniel Guerin ou Georges Fontenis, et les militants trotskystes de la IVème internationale et de son dirigeant de l’époque, Michel Raptis, dit Pablo, qui a décidé de mettre son organisation au service du FLN.

Mais la scission au sein du mouvement nationaliste déclenche une véritable « guerre civile » qui fera en métropole 4 000 morts et 9 000 blessés à une époque où l’immigration algérienne compte moins de 300 000 personnes. Devant ses affrontements fratricides, Mohammed Harbi, sensible au trouble que cela provoque chez les soutiens français comme André Breton, plaide pour une médiation qui n’aboutit pas.

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Obligé d’embrasser la clandestinité par crainte d’une arrestation de la police française, la direction du FLN l’envoie à Cologne. Il y organise la base de repli de la fédération de France du FLN avec le soutien en particulier des militants trotskystes qui l’aident aussi dans sa recherche d’armes pour les maquis.

L’assassinat d’Abane Ramdane, surnommé l’architecte de la révolution, par ses camarades du FLN qui règlent par un meurtre shakespearien des divergences politiques, le « trouble ».

En 1959, après un court séjour à Genève, Mohammed Harbi est appelé auprès du gouvernement provisoire, présidé par Ferhat Abbas. Il arrive à Tunis dans une ambiance de crise. Il intègre le cabinet de Krim Belkacem, ministre des affaires étrangères du GPRA futur signataire des accords d’Evian.

Générique

Une série d’entretiens produite par Didier Leschi. Réalisation : Guillaume Baldy. Prise de son : Eric Audra. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner

Pour aller plus loin

Les Mémoires filmés de Mohammed Harbi de Bernard Richard et Robi Morder (2021)

Bibliographie

Mohammed Harbi,  Autogestion en Algérie, une autre révolution ? (1963-1965) édition Syllepse, 2022.

Philippe Labro, Tramor Quemeneur,  La guerre d’Algérie en direct, Le Cerf, 2022.

Mohammed Harbi,  Une vie debout, mémoires politiques, 1945-1962, Paris, La Découverte, 2001.

Mohammed Harbi, Le FLN, mirage et réalité. Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962), Edition Jeune Afrique, 1985.

Renaud de Rochebrune, Benjamin Stora,  La guerre d’Algérie vue par les Algériens, Folio, 2021.

Benjamin Stora,  Les immigrés algériens en France, une histoire politique, 1912-1962, Fayard-Pluriel, 2009.

Aux origines de FLN : le populisme révolutionnaire en Algérie, Paris, Christian Bourgois, 1975.

Le rapport sur la mise en œuvre de l’autogestion de Daniel Guérin à Ben Bella a été partiellement publié dans Daniel Guérin, Ci-gît le colonialisme, Mouton 1973.

Michel Raptis, «  Le dossier de l’autogestion algérienne », Autogestion, n°3, septembre 1967