Le goût du désaccord : épisode 4/5 du podcast Maguy Marin

Maguy Marin
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Depuis plus de 35 ans, l’oeuvre chorégraphique de Maguy Marin s’est imposée comme majeure et incontournable sur la scène mondiale. Refusant les étiquettes, la chorégraphe est une tête chercheuse, elle ouvre la danse à toutes les grammaires de l’art, vocale, verbale, musicale et plastique.

Avec

Par Nedjma Bouakra. Réalisation : Laurent Paulré. Prise de son : Jord Robert. Attachée de production : Claire Poinsignon.

Maguy Marin, autant décriée qu’encensée résiste, encore et encore, à la réduction d’un travail de longue haleine, à quelques mots vites apposés à l’issue d’un représentation et qui collent à une œuvre comme un vilain post-it.

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La notoriété ne rend pas plus facile l’exposition d’une œuvre. A chaque fois, l’appréhension est au rendez-vous. Et les questions incessantes qui s’en suivent. Dans Ça quand même, Maguy Marin et son complice Denis Mariotte témoignent face aux spectateurs de leur incertitude : "On ne sait de quelle déception nous pourrions être en partie responsables pour avoir osé déranger vos vies… Quelle arrogance !".

Oser créer, c’est aussi livrer une part de soi avec intensité. Maguy Marin aime le vis-à-vis discordant, précipite le refus de l’indifférence. La chorégraphe se méfie de l’adhésion spontanée et des séductions formelles requises pour faciliter la production institutionnelle de la danse contemporaine.

Maguy Marin, chorégraphe grande lectrice de Samuel Beckett, Spinoza, cite aussi Levinas, autre compagnon de route : "Je suis responsable d'autrui sans même avoir à prendre de responsabilité à son égard ; sa responsabilité m'incombe".