Le philosophe troubadour : épisode 5/5 du podcast Michel Serres - Hommage

Michel Serres en 2016
Michel Serres en 2016 ©Getty -  Leonardo Cendamo
Michel Serres en 2016 ©Getty - Leonardo Cendamo
Michel Serres en 2016 ©Getty - Leonardo Cendamo
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Cinquième épisode de la série "A voix nue" consacrée à Michel Serres sur France Culture en 2002. Michel Serres relie la notion centrale de l’amour, autrement dit du rapport aux autres, à la possibilité de vivre ensemble entre les nations.

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Rediffusion de l'émission du 11.01.2002

Dans ce cinquième et dernier entretien, Michel Serres remonte à l’amour poétique des troubadours. Cette forme inédite de l’amour qui allie l’attirance entre les sexes avec le respect entre les êtres, favorise les rencontres, et produit une nouvelle culture occidentale du vivre ensemble, bien différente de la culture "monadique, enfermée dans sa singularité, qui vit sans porte ni fenêtre".

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Pour Michel Serres, le philosophe doit chercher des solutions comme un troubadour, regarder l’état du monde avec lucidité, "pratiquer un pessimisme de construction", afin de donner aux enfants les matériaux pour bâtir leur maison du futur. Mais l’Occcident, riche et inconscient des mouvements tectoniques actuels, doit payer le prix fort pour bâtir une maison commune avec les plus pauvres : "Il faut qu’aujourd’hui l’Occident soit prêt à payer un prix considérable pour arrêter cette injustice, cette inégalité, cette fracture entre les deux mondes, il n’y a pas de doute. Et quel que soit le prix, il sera toujours moins cher qu’un conflit entre les deux mondes", dit encore Michel Serres.

Il y a une sorte d’opposition entre deux sortes de cultures, les monadiques où les relations sont excellentes, trop excellentes, si puissantes qu’elles deviennent collantes, et d’autres part des cultures modernes où les relations sont rares, de plus en plus absentes [...] Il faut pas que la relation soit trop collante, sinon vous n’arrivez plus à bouger même à l’intérieur d’un petit groupe ou dans la petite famille ; et il ne faut pas qu’elle soit trop absente pour que la solitude soit désespérante. Et là, il y a un jeu très très raffiné, et c’est l’amour. Voyez, l’amour, c’est vraiment à la fois la relation très profonde et très respectueuse par rapport à l’autre, mais qui réussit à donner suffisamment de distance pour que l’autre ait la liberté par rapport à soi. Il me semble presque que c’est le contrat idéal, le contrat parfait.

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