

Dans ce premier épisode, Jean-Marc Rochette raconte sa découverte, adolescent, de la montagne, débuts d’une histoire d’amour qui aurait dû faire de lui un grand alpiniste, si un grave accident n’en avait décidé autrement.
- Jean-Marc Rochette Auteur de bande dessinée, peintre et illustrateur
Jean-Marc Rochette est né en 1956 en Allemagne, d’un père médecin appelé du contingent en garnison à Baden-Baden. Un père qu’il ne connaîtra pas, car il mourra peu après en Algérie. Son enfance se déroule auprès de ses grands-parents paternels et maternels, de part et d’autre du fleuve, entre Les-Roches-de-Condrieu (Isère) et Condrieu (Rhône). Il sera notamment très marqué par son grand-père paternel, Jean-Désiré Rochette (à qui est dédié Le Loup), haute figure de la Résistance dans les maquis ardéchois, qui lui racontait « sans filtre ses faits d’armes », avec ce qu’il pouvait y avoir à la fois de « lumineux et de très sombre. »
Grimper
Dans les années 1965-66, sa mère, devenue assistante sociale, l’emmène vivre à Grenoble. Grande amatrice de randonnées, elle lui fait découvrir les montagnes environnantes (la Chartreuse, Belledonne, le Vercors), dont la beauté le fascine immédiatement et de fil en aiguille, il se passionne pour l’escalade. Le dessin est alors annexe pour lui, ce qui compte, c’est de grimper avec les copains, de maîtriser tout un vocabulaire qui les différencie de ceux du bas, et de faire suffisamment de courses en montagne pour pouvoir passer le diplôme de guide de haute montagne (en langage de grimpeur : « faire sa liste de courses » et « passer l’aspi »). C’est une façon aussi de fuir le lycée (Champollion), et toute une société qui l’étouffe. Car Jean-Marc Rochette est un jeune homme révolté : par la mort de son père en Algérie, par héritage familial avec le grand-père susmentionné qui était révolté sur tout, et une mère qui ne l’était pas moins.
Dégringoler
La conscience de la mort l’habite également, d’avoir passé son enfance au cimetière sur la tombe de son père, de voir aussi ses amis grimpeurs disparaître en montagne. Il revient sur des épisodes racontés dans son autobiographie,
Ailefroide : altitude 3954, notamment une chute à 18 ans avec un camarade dans le Glacier Long d’Ailefroide, où, se voyant mourir, il regrette non pas de ne pas avoir connu l’amour, de ne pas avoir eu d’enfants, ou de ne pas devenir un grand alpiniste, mais « de ne pas avoir eu le temps d’être un bon dessinateur ».
Un autre accident va le marquer à vie, au moral comme au physique : à l’été 1976, en pleine canicule, lors d’une ascension en solitaire, il raconte...
Générique
Une série d’entretiens proposée par Antoine Guillot. Réalisation : Benjamin Hû. Prise de son : Virginie Lorda. Chargée de programmes : Daphné Abgrall. Coordination : Florian Delorme.
Bibliographie
Le Transperceneige, scénario de Jacques Lob, Casterman 1984
Requiem blanc, scénario Benjamin Legrand, Casterman 1987
Napoléon et Bonaparte, Casterman 2000
La Traversée, scénario de Benjamin Legrand, Casterman 2000
Louis et Dico à la conquête du monde, scénario René Petillon, 3 volumes, Dargaud 2002-2006
Cour royale, scénario Martin Veyron, Albin Michel 2005
Edmond le cochon, scénario Martin Veyron 1980-1993, intégrale en deux tomes parus aux éditions Cornélius 2003-2010
Histoires du Transperceneige, textes de Nicolas Finet, Casterman 2013
Transperceneige, l’intégrale en trois tomes, Casterman, 2014
Terminus, scénario d'Olivier Bocquet, Casterman 2015
Ailefroide: altitude 3954, co-scénarisé avec Olivier Bocquet, Casterman 2018
Transperceneige – Extinctions (intégrale) co-scénarisé avec Matz, 2 volumes, Casterman 2019-2020
Le Loup, Casterman 2019
Vertiges, éditions Daniel Maghen 2019
Manifeste pour peindre le bleu du ciel, entretiens avec Fabrice Gabriel, Guérin éditions Paulsen, 2020
Bestiaire des Alpes, Éditions Les Étages 2021
La Dernière Reine, Casterman 2022
L'équipe
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