Françoise Vergès, politologue, a le goût du décentrement, des disciplines croisées. Son cheminement revisite les récits nationaux et met à jour les archives de l’esclavage et du colonialisme, la fabrique de l’empire par celle du consentement.
- Françoise Vergès historienne et politologue
Françoise Vergès anime les mots avec précision, le maniement de la langue est une arme miraculeuse comme dit le poète Aimé Césaire.
Vous la croiserez debout prenant la parole publiquement dans toutes sortes de rencontres, de débats universitaires, de manifestations artistiques. Elle est là où se traduisent les résistances à l’hégémonie culturelle et politique.
La politologue tresse consciencieusement une cartographie post empire : L’histoire occidentale ne peut prétendre incarner l’histoire universelle, la géographie du récit historique doit s’étendre au-delà des territoires nationaux pour faire apparaître les échanges et les rencontres et ainsi s’émanciper du modèle, limité et exclusif de l’accession progressive de tous à une conception de la "modernité". Il s’agit de dépasser une histoire mutilée qui fabrique des territoires invisibles, des temporalités absentes et des personnes jetables et de retracer les croisements transcontinentaux, les emprunts, les zones de contact.
Françoise Vergès a pour amarre l’Ile de la Réunion. Elle dit de son île qu’elle est son archive : celle à laquelle elle revient pour se ressourcer, explorer ses silences et résonnances au delà des mers. Ses allers-et-retours entre l’île, les archipels et les continents sont incessants, l’histoire a des ayants-droits de part et d’autre des océans.
Éminente chercheuse en Sciences Politique, formée à Berkeley, elle enseigne en Angleterre, en France à la chaire Global South(s) et est invitée à enseigner sur les cinq continents. Françoise Vergès fut présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage.
LIENS
Sa notice biographique sur le site de la Maison des sciences de l’homme.
Conférence de Françoise Vergès : Le ventre des femmes. Analyse d’une gestion par le patriarcat d’Etat et le capitalisme, lors d’un colloque du CRESPPA Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris. Vidéo en ligne sur CanalU.
Rapport de la mission sur La Mémoire des expositions ethnographiques et coloniales (novembre 2011) ; mission pilotée par Françoise Vergès pour le Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage.
Les pratiques d’esclavage contemporain s’inscrivent-elles dans la continuité de l’esclavage colonial ou la comparaison est-elle impossible ? Article de Françoise Vergès publié le 3 juillet 2012 sur le site esclavagemoderne.org.
Je suis ineffaçable : Court-métrage d’Apolline Clément (diplômée des Beaux-Arts de Bourges) inspiré par une conférence de Françoise Vergès à propos de ses livres : La mémoire enchaînée et Le ventre des femmes.
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