Jean-Pierre Elkabbach a connu six présidents, dont trois extrêmement bien : François Mitterrand, Nicolas Sarkozy, François Hollande. En a-t-il été trop proche ? Car parler de Jean-Pierre Elkabbach et des hommes politiques revient aussi à parler de la relation des journalistes politiques au pouvoir.
"J'ai besoin de causes à défendre"
Le jeune Jean-Pierre Elkabbach a très tôt eu envie de faire partie de la grande histoire. Un paradoxe : on lui reproche sa trop grande proximité avec le pouvoir, mais il a été écarté de ses fonctions à de nombreuses reprises. Il a a connu des traversées du désert en 1968, en 1975, en 1981, en 1996. Le journaliste tranche : « Qui dit mieux ? »
J’ai besoin de causes à défendre. Je suis humble par rapport à elles. Mais j’aime observer la manière dont le pouvoir s’exerce.
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Jean-Pierre Elkabbach assure se situer politiquement à gauche, proche de Mendes France. Il a commencé par croire à la révolution, avant d’abandonner ce « rêve » La nouvelle génération lui reproche de ne pas avoir suffisamment traité les affaires. Sur le succès du site Médiapart, il dit : «plus on est de fous, plus on rit ».
Il a eu des rapports privilégiés avec François Mitterrand. Conspué à la Bastille en 1981, il revient en grâce. Le journaliste a accompagné François Mitterrand sur le chemin de la mort. Fin novembre, peu de temps avant son décès, il va lui rendre visite. François Mitterrand a les mains couvertes de traces de piqures. Le Président dit simplement : «ce sont les morsures du chien. »
Avant sa mort, j'allais voir François Mitterrand régulièrement, il luttait contre la maladie. J'étais bouleversé car à la fin il était devenu comme mon père.
Jean-Pierre Elkabbach pense que François Hollande sera réhabilité par l’Histoire : « il a été moqué et humilié. Il n’était pas assez dur pour la fonction. L’histoire corrigera. »
François Hollande a été maltraité, mal compris. C'est tout à fait injuste parce que c'est un des plus fins politiques. Grand improvisateur et en même temps, une belle écriture. Il n'a pas su mettre au pas les frondeurs minables de son parti, qui ont d'ailleurs disparu de la scène politique.
Le journaliste a mis le pied à l’étrier médiatiquement à nombre de politiques (Rama Yade, Gérald Darmanin, Nicolas Sarkozy, François Baroin…) et à donner sa chance à nombre de journalistes (Léa Salamé, Sonia Mabrouk, Béatrice Schonberg…). Le controversé et admiré Jean-Pierre Elkabbach avoue : « J’aimerais tellement que l’on m’aime, peut-être est-ce trop tard ? »
Une série proposée par Marie-Laure Delorme, réalisée par Marie Plaçais. Prise de son : Arthur Gerbault et Raymond Albuy. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.
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