

Dans ce cinquième et dernier entretien avec Serge Rezvani, il revient sur sa rencontre en 2005 avec Marie-Josée Nat qui l'a sauvé après la mort de sa femme Lula. Il dit combien il a besoin de la présence d'une femme pour être heureux, lui enfant malheureux qui toute sa vie a refusé la ligne droite.
- Serge Rezvani écrivain, auteur et compositeur de chansons, peintre
Pour clore cette semaine d'entretiens, Serge Rezvani raconte l'écriture de son livre La Traversée des Monts Noirs qui est "un livre d'oralité". Puis il évoque sa rencontre avec Marie-José Nat en 2005 après le décès de Lula, sa compagne pendant plus de cinquante ans, et comment leur entente fut immédiate. Il a composé une chanson pour elle et a peint une vingtaine de portraits qui la représentent à différents âges. Il dit d'elle, qu' "elle est toutes les femmes à la fois". Grâce à elle, il s'est découvert un nouveau refuge en Corse.
En 2012, il écrit Ultime amour pour se soulager de cette période traumatisante après la mort de Lula : "Tant que ça n'est pas sorti de vous par l'écrit, ça vous ronge". Il raconte avoir perdu ses amis et son éditeur qui ne supportaient pas sa nouvelle vie avec Marie-Josée Nat. "J'aurais dû presque me suicider ça aurait été encore mieux, ça aurait fait une histoire bien bouclée...". A 80 ans, bien au contraire, il a voulu repartir dans la vie et ça n'a pas été compris.
Il faut savoir ce qu'on ne veut pas dans la vie, pas ce qu'on veut. Ceux qui croient savoir ce qu'ils veulent, ils veulent rentrer réellement dans le sillon des autres, d'une chose qui a préexisté. Quand on sait ce qu'on ne veut pas, la vie est très généreuse avec vous, elle vous donne tout le reste.
Il redit son "éblouissement devant le féminin", source de toute création et bonheur. Il se dit conscient de la "stupéfaction d'être vivant chaque matin". A la fin de l'entretien, Serge Rezvani dit être détaché de toute vérité, échapper à toute catégorie, à tout métier qui vous "coince". De la France qui lui a donné sa nationalité, il dit ne revendiquer qu'un seul territoire, "c'est la langue française".
Je remercie le malheur. J'ai été très malheureux enfant, je n'ai pas eu de famille, je n'ai pas eu de pays, j'ai été très seul, très solitaire. Il a fallu vraiment que j'existe au devant de moi-même, que je doute de tout ce qui se passe autour de moi puisque c'était la faillite de tous les côtés.
Par Blandine Masson. Réalisation : Anne-Pascale Desvignes. Prise de son : Marcos Darras. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.
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