Nouvelle ère politique, nouvelle ère médiatique : épisode 5/5 du podcast Alain Duhamel

Alain Duhamel en 2018
Alain Duhamel en 2018 ©Maxppp - Alexandre Marchi
Alain Duhamel en 2018 ©Maxppp - Alexandre Marchi
Alain Duhamel en 2018 ©Maxppp - Alexandre Marchi
Publicité

Dans ce dernier épisode, Alain Duhamel décrit les modifications profondes de la sphère médiatique : chaînes d’information continue, réseaux sociaux, et leurs conséquences sur le journalisme politique.

Avec

À l'occasion de la publication de ses mémoires, Journal d’un observateur aux éditions de l'Observatoire, Alain Duhamel revient sur son parcours.

Il fut l’éditorialiste le plus craint des hommes politiques et l’emblème d’une génération de journalistes omniprésents et touche-à-tout, dont le visage, la voix et la plume ont de tous temps accompagné le public.

Publicité

Les années 2000 voient émerger un nouveau paysage politique et médiatique dans lequel les réseaux sociaux ont une place accrue. Comment Alain Duhamel a-t-il perçu ces évolutions ?

Evoquer les métamorphoses d'une société politique

Le vieux monde politique, c’est celui d’avant Macron... Le nouveau monde d’aujourd’hui, on ne sait pas comment il va s’organiser... Avec mon livre, ce que j’ai voulu faire c’était d’abord piocher dans mes souvenirs, essayer de marier souvenirs personnels, histoire politique, anecdotes indiviuelles, perceptions des climats qui ont pu être extraordinairement différents d’une période à une autre.      
Mon ressort c’est parler de la métamorphose d’une société politique jusqu’au moment où avec l’élection d’Emmanuel Macron ça a basculé.      
Alain Duhamel 

Nicolas Sarkozy, le début d’un nouveau monde ?

Nicolas Sarkozy c’est l’accélération du temps politique, c’est le quinquennat, et le sien a été ahurissant dans la mesure où il a été le théâtre de trois grandes crises en cinq ans : une crise financière, une crise monétaire et une crise bancaire. Et déjà sa campagne fut frénétique, et d’ailleurs à mon avis ça a été la meilleure campagne à laquelle j’ai assisté en dehors de celle de Valéry Giscard D’Estaing en 1974. Nicolas Sarkozy avait le goût d’expliquer ce qu’il faisait avec un dynamisme unilatéral, c’est un passionné. Ce qui me frappait c’est que face aux vraies crises il était vraiment bon, mais entre les crises, il créait des crises !      
Alain Duhamel

Les réseaux sociaux, l'émergence d'un univers

A partir de Nicolas Sarkozy, ça a été la fin de la considération respective, la fin du respect des deux côtés, la fin de la confiance et l’entrée dans un univers médiatique ensauvagé... frénétique... totalement passionnel, totalement subjectif, irrationnel. Les réseaux sociaux sont la pointe avancée de tout cela bien sûr, une source d’information nouvelle formidable, une source d’expression inimaginable mais en même temps un concentré d'horreur, de fantasmes, de mensonges, d’injures, de conspirationnisme, à la fois une liberté supplémentaire et une violence oppressive extrêmement redoutable !      
Alain Duhamel