

Dégagé de ses obligations militaires pour mélancolie, Ivan Levaï sent vibrer la jeunesse française dont il brosse le portrait pour la presse écrite et la radio. Il finit par se dédier à Europe 1 où il raconte le monde dans sa revue de presse tout en se spécialisant dans le domaine politique.
- Ivan Levaï Journaliste, ancien directeur de l’information à France Inter.
Parce qu’il n’a pas le cœur d’aller combattre et même tuer des hommes en Algérie**, Ivan Levaï** parvient à se faire réformer en jouant la carte de la franchise avec le médecin devant lequel il est évalué . Ce dernier arguera « d’une mélancolie » pour l’exempter. Il devient instituteur, choisissant l’enseignement par reconnaissance envers ceux qui l’ont formé et parce que l’école recrute facilement.
Je suis passé devant le médecin militaire et je lui ai dit : " Je ne veux pas tirer sur des hommes ". Et voilà comment j'ai gagné 27 mois d'existence pour une guerre inutile.
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C’est en tant que bon connaisseur des problématiques de la jeunesse qu’il entre à la radio d’abord, en 1963, dans une émission lancée pour concurrencer « Salut les copains » qui cartonne sur Europe 1. Il travaille peu après à la télévision et à L’Express de Françoise Giroud. Il y rédige un article visionnaire sur les mouvements qui agitent la jeunesse à l’université. Mais il n’est jamais publié.
En 67, ils ont découvert qu'il y avait un problème de la jeunesse qui montait. On m'a envoyé faire une enquête sur les clubs de jeunes, inventés par le ministre François Missoffe. Ces jeunes ne jouaient pas au billard, ils ne jouaient pas de la musique, ils faisaient de la politique, ils balançaient des drapeaux anarchistes et des drapeaux rouges. Je ramène six feuillets sur ce que veulent les jeunes mais cela n'a jamais été publié.
Les événements de Mai 1968 marquent son entrée définitive à temps plein dans le journalisme. Pigiste pour L’Express et pour Europe 1, il couvre toutes les manifestations avant de se consacrer à la radio et à se spécialiser en politique, suite à son voyage au Chili où il accompagne le ministre radical Edgar Faure, parti à la rencontre de Salvator Allende.
C'est sous Edgar Faure que j'ai découvert l'amour de l'Assemblée nationale et de la politique.
Une série d'entretiens proposée par Caroline Bonacossa, réalisée par Doria Zenine. Prise de son : François Rivalan. Attachée de production : Daphné Abgrall. Coordination : Sandrine Treiner.
Bibliographie
- Ivan Levaï, La République des mots, Michel Lafon, 2001.
- Ivan Levaï, Vous devriez mettre une cravate bleue, Michel Lafon, 2002.
- Ivan Levaï, Une minute pour conclure, Cherche Midi, 2016.
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