S'émanciper des maîtres : épisode 1/5 du podcast Gérard Fromanger

Le peintre Gérard Fromanger posant dans son atelier à paris en juin 2008.
Le peintre Gérard Fromanger posant dans son atelier à paris en juin 2008.  ©AFP - Olivier Laban-Mattei
Le peintre Gérard Fromanger posant dans son atelier à paris en juin 2008. ©AFP - Olivier Laban-Mattei
Le peintre Gérard Fromanger posant dans son atelier à paris en juin 2008. ©AFP - Olivier Laban-Mattei
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Gérard Fromanger est « tombé dans la peinture en naissant » en 1939. Mais comment assurer la singularité de son geste ? En plongeant dans l’Histoire de l’Art pour s’émanciper des maîtres, Giacometti en tête.

Avec

Issu d’une famille d’artistes amateurs, Gérard Fromanger devra malgré tout imposer à son père cette vocation artistique. Rétif à la discipline scolaire, il trouvera à l’Académie de la Grande Chaumière à Montparnasse une effervescence qui le fait entrer dans « l’Histoire de l’Art »

C’est à la fin des années 60 que son travail prend un tour décisif. Celui d’une peinture branchée sur le réel. Quand la révolte gronde en mai 68, il décide d’y participer en créant avec quelques  camarades L’Atelier populaire des Beaux Arts. En sort une affiche frappante : celle du drapeau tricolore dont le rouge (sang) coule sur les autres couleurs.

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La matière comme véhicule d’une idée, le geste de Fromanger affleure alors. Dans le sillage des artistes de la Figuration narrative, sa peinture épouse l’époque, la raconte , la chahute : ses aplats de couleur s’imposent comme des révélateurs de la modernité. Une modernité froide qu’il réchauffe au rouge de cadmium , couleur qui reste attachée fermement à son œuvre.

La décennie 70 le verra peindre énormément, militer aussi, cheminer avec de nombreux intellectuels : Deleuze, Foucault, Guattari.  Les toiles de Fromanger nourrissent leurs réflexions philosophiques, leurs concepts inspirent le geste du peintre : Le rhizome deleuzien notamment trouvera de nombreuses traductions picturales.

Cette effervescence s’émousse toutefois en même temps que les utopies fânent au début des années 80. Mais les désillusions politiques n’entament pas la créativité de Gérard Fromanger.

Parce que Gérard Fromanger c’est un tempérament : la vie, l’art,  «  ce sont tout le temps des batailles », aime-t-il affirmer.  Il affronte !

Volontiers gouailleur, terrien, affable, le peintre chérit aussi la solitude. Celle qu’il trouve à Motauto au début des années 80 lui permet de renouveler son langage.

Depuis, il partage son temps entre l’agitation parisienne palpable depuis son atelier situé rue de la Roquette et le calme des vallées toscanes.

Gérard Fromanger aime donc croiser le fer, dit de lui son ami Serge July. S’entretenir avec lui est alors tout autant affaire de séduction que de convictions. Rendez-vous dans son atelier parisien Rue de la Roquette, fin octobre 2018.

Pour aller plus loin...

ROUGE FROMANGER et les PENSEURS/C.Yvans/ - YouTube

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Expositions à venir :

1- // 15 février > vernissage rétrospective Gérard Fromanger, annoncez la couleur, jusqu'au 12 mai, Musée de l'Hospice Saint-Roch, ISSOUDUN.

2- // 25 mars > vernissage exposition Fromanger, impression, soleil levant 2019, musée Marmottan-Monet, jusqu'au 25 septembre, PARIS.

3- // en mai : Saatchi à LONDRES et Musée d'Art Moderne de MOSCOU (deux expos collectives).