

Romancier de l'intime, Jean-Denis Bredin est un peintre des mœurs qui changent. Dans ce 4e volet d'entretien, l'avocat se confie sur l'écriture, "très bonne compagne de la vie", et le plaisir qu'elle lui procure depuis sa jeunesse.
- Jean-Denis Bredin Historien, avocat, écrivain, membre de l'Académie Française (1929-2021)
Romancier de l'intime, Jean-Denis Bredin est un peintre des mœurs qui changent. Il est aussi le biographe de son enfance, une enfance qu'il ne semble pas vouloir quitter. "Excusez-moi, oui, excusez-moi, si je suis là, car je vous gêne. Si vous m’avez bousculé, c’est que je n’aurais pas dû me trouver sur votre chemin. Si vous êtes de mauvaise humeur, je dois y être pour quelque chose. Comment vivre, marcher, respirer, sans déranger ? Frapper avant d’entrer, s’effacer dans les portes, sourire, toujours sourire … Il ne suffira pas d’une vie entière pour se faire pardonner d’exister." écrit-il dans Trop bien élevé paru chez Grasset en 2007. La clé de tous ses autres romans se trouve dans ce récit.
Le thème du temps bordé par cette enfance revient souvent, Jean-Denis Bredin déplore les assauts du temps, un temps obsédant qui n'est pas bien élevé : "le temps de l'enfance, c'était long et merveilleux, cela me semblait une éternité, et puis le temps peu à peu s'est précipité alors qu'il devait ralentir". Il évoque son travail d'écriture qu'il associe à la vie, une vie que l'on peut corriger à sa guise, il décrit le geste de la plume comme un geste de vie : "la plume qui avance entre les doigts qui soudain passe en arrière, revient, corrige, rétracte. C'est l'écriture comme une forme réelle de l'existence."
Jean-Denis Bredin est un amoureux des mots et de la langue française, un amour de la langue classique transparaît dans toute son œuvre. Pourtant, lorsqu'on l'interroge sur son élection à l'Académie française, il confie avec humilité : "J'ai été élu au premier tour, ce qui m'a surpris. Je ne suis pas allé chez l'éditeur parce que j'étais sûr d'échouer... comme toujours."
Rediffusion de la série d'entretiens produite par Antoine Garapon, diffusés du 3 au 7 octobre 2011.
- Réalisation : Olivier Bétard.
- Prise de son : Gilles Gallinaro et Benjamin Chauvin
- Avec la collaboration d’Antonin Rabecq
- Attachées de production : Claire Poinsignon et Daphné Abgrall
Bibliographie sélective
- Comédie des apparences (Odile Jacob, 2018).
- L’infamie : le procès de Riom, février-avril 1942 (Grasset, 2012).
- Ce rendez-vous avec la gloire (Fayard, 2010).
- Trop bien élevé (Grasset, 2007).
- Dreyfus, un innocent (Fayard, 2006).
- « On ne meurt qu’une fois » Charlotte Corday (Fayard, 2006).
- Un tribunal au garde-à-vous. Le procès de Pierre Mendès (Fayard, 2004).
- France, 9 mai 1941 (Fayard, 2004).
- Et des amours desquelles nous parlons (Fayard, 2004).
- Lettre à Dieu le Fils (Grasset, 2001).
- Une singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël (Fayard, 1999).
- Convaincre. Dialogue sur l’éloquence Jean-Denis Bredin et Thierry Lévy (Odile Jacob, 1997).
- Encore un peu de temps (Gallimard, 1996).
- Battements de cœur (Fayard, 1991).
- Un enfant sage (Gallimard, 1990).
- La tache (Gallimard, 1988).
- Sieyès : La clé de la Révolution française (de Fallois, 1988).
- Un coupable (Gallimard, 1985).
- L’Affaire (Julliard, 1983).
- Joseph Caillaux (Gallimard, folio Histoire, 1985).
- Les Français au pouvoir ? (Grasset, 1977).
- Droit du commerce international, Jean-Denis Bredin et Yvon Loussouarn (Sirey 1969).
L'équipe
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