Des scènes londoniennes aux côtés de Johnny Hostile puis de Savages, aux plateaux de cinéma qu'elle retrouve ces dernières années, en passant par sa carrière de musicienne solo, Jehnny Beth est de ces artistes qui enfièvrent toutes les scènes. Elle se raconte, le temps d'un entretien au long cours.
- Jehnny Beth Chanteuse, compositrice, productrice et comédienne
Chanteuse, compositrice, productrice et comédienne, Jehnny Beth s'est notamment illustrée au sein du groupe postpunk Savages, avant de poursuivre en solo avec son premier album " To love Is To Live " paru en 2020, qu'elle accompagne dans une longue tournée. Depuis 2018, l'artiste a également retrouvé le chemin des plateaux de cinéma et est aujourd'hui à l’affiche de Don Juan de Serge Bozon à découvrir en salles le 23 mai après sa présentation au Festival de Cannes (Sélection Cannes Première). Le temps d'un entretien au long cours, elle revient sur son parcours entre les projecteurs de cinéma et ceux des scènes rock, et nous entraîne dans la fabrique de ses arts.
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Le rock chevillé au corps
Native de Poitiers, Jehnny Beth a commencé sa carrière au cinéma devant la caméra de Jean-Paul Civeyrac, avant de se tourner vers la musique. Avec Johnny Hostile, son fidèle complice, elle a formé le duo John et Jehn à Londres, avant de rejoindre en 2011 le groupe The Savages avec qui elle a enregistré deux albums. Animé par l’ambition de réveiller le spectateur, le quatuor s’est imposé sur toutes les scènes pour son son brut, pur et dur, son jeu sur les silences et les bruits et son mépris à l’égard des refrains.
"La voix passe par le corps. En répétition je travaillais les moments où je ne chantais pas, c’était ce qui m’obsédais le plus. Pour moi un chanteur doit faire un travail de présence. C’était une vraie joie de pouvoir théâtraliser les choses On était quatre filles c'était facile de créer du contraste et d’être dans l’attaque. Ma première décision sur scène c’était de regarder le public dans les yeux : ça a tout changé."
En 2020, Jehnny Beth a signé son premier disque solo, To love Is To Live chez Caroline Records, dont l’idée lui a germé la nuit de la mort de Bowie. Sur cet opus, les guitares néo punks ont laissé la place aux synthés et au piano mais la tension demeure. Pour pimenter l’affaire, Johnny Hostile, Romy Madley Croft de Thexx, Joe Talbot d'Idles et Cillian Murphy figurent au casting.
"Après la mort de Bowie je me suis fait la promesse de faire mon album solo. On passe toute une vie à penser qu'on est immortel, on ne pense pas assez souvent à la mort. De là est née une urgence, c'est pour ça que cet album veut tout contenir. Je voulais presque tout dire en un seul jet, c'est un "rollercoaster" émotionnel. J'ai voulu interroger cette notion du bien et du mal. Pour la première chanson, je suis partie de la pensée dont j'ai le plus honte : est-ce que j'ai vraiment de l'empathie pour les autres?"
L’amour de la musique passe également par une autre casquette pour Jehnny Beth, celle d'animatrice à la radio et à la télévision. En 2016, elle a lancé et animé « Start Making Sense » sur Radio Beats, une émission de radio produite par Johnny Hostile, dans laquelle elle recevait chaque semaine un artiste pour l’interroger sur son parcours. Depuis février 2020, elle anime sur Arte l’émission “Echoes”, qui alterne sessions live et entretiens avec des artistes.
Dans les salles obscures
Formée au conservatoire de Poitiers, la comédienne Jehnny Beth a d'abord foulé les planches en 2004 dans Le Thème de Kurt Schwitters mis en scène par Xavier Marchand, avant de faire ses débuts au cinéma dans A travers la forêt de Jean Paul Civeyrac (2005). Il faut ensuite attendre 2018 pour la retrouver sur le grand écran, à la faveur d'un retour à Paris, avec le film “Un amour impossible” de Catherine Corsini, qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir féminin. Depuis, elle a été à l'affiche du film "Kaamelott Premier Volet" d'Alexandre Astier, puis de "Les Olympiades" de Jacques Audiard, et récemment de "En même temps" de Benoit Delépine et Gustave Kervern. "La première chose que Audiard m'a dit, c'est que ce personnage n'était pas moi et que le chemin était le travail. C'était très rassurant : on sait qu'on n'y sera un jour."
Elle est aujourd'hui à l’affiche de Don Juan de Serge Bozon à découvrir en salles le 23 mai après sa présentation au Festival de Cannes (Sélection Cannes Première).
Ses actualités :
- Cinéma : “Don Juan”, de Serge Bozon, en salles le 23 mai 2022 + “En même temps”, de Gustave Kervern et Benoit Délepine, sorti le 6 avril 2022.
- Musique : Elle sera en concert le 3 juin à Barcelone, le 7 juin à Toulouse, le 9 à Porto, le 10 aux Pays Bas à Hilvarenbeek, le 14 à Hambourg, le 15 à Berlin, le 29 à Gdynia en Pologne. D’autres dates à suivre à la fin de l’été : le 25 août à Rock en Seine, le 28 à Londres, le 16 septembre à Los Angeles.
Sons diffusés dans l'émission :
- “Strife”, Savages, album "Silence yourself"
- “Let It Out”, Jehnny Beth et Johnny Hostile, extrait de la BO “XY Chelsea”
- “Human”, Jehnny Beth, album “To love is to live”
L'équipe
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