Céline Curiol : "L'observation nous ouvre des possibles"

Céline Curiol
Céline Curiol - Patrick Normand - Leextra / Editions Actes Sud
Céline Curiol - Patrick Normand - Leextra / Editions Actes Sud
Céline Curiol - Patrick Normand - Leextra / Editions Actes Sud
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Céline Curiol est l’autrice d’une dizaine d’ouvrages - romans et essais. Au mois de janvier a paru aux Editions Actes Sud son dernier roman : Les lois de l’ascension. A cette occasion, elle revient au micro d’Arnaud Laporte sur son parcours et son rapport à l’écriture.

Avec

Depuis son premier roman en 2005, Céline Curiol a publié une dizaine de romans et essais. A l’occasion de la parution au mois de janvier des Lois de l’ascension (Actes Sud), elle revient au micro d’Arnaud Laporte sur sa carrière d’écrivaine et ses méthodes de travail. 

Vers l'écriture 

Ingénieure de formation, Céline Curiol s’installe à New York à la fin des années 1990. Dans cette ville où elle passe onze années de sa vie, elle enchaîne les petits boulots, puis devient correspondante pour Radio France et pour la BBC. Enfin, elle se lance dans l’écriture et publie, en 2005, avec le soutien de l’écrivain américain Paul Auster, son premier roman : Voix sans issue (Actes Sud).  

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Raconter les parcours des âmes

Dans ses romans comme Exil intermédiaire (Actes Sud, 2009) ou encore Les vieux ne pleurent jamais (Actes Sud, 2016), Céline Curiol dépeint des âmes, souvent esseulées, et dont les mondes intérieurs très riches semblent en décalage avec l’extérieur. Pour cela, elle construit avec une grande attention les identités de ses personnages. Dans son dernier roman, Les lois de l’ascension (Actes Sud), se sont les trajectoires de trois hommes et trois femmes qui se croisent dans Belleville, en 2015, au temps des attentats.

C’est important pour moi en tant qu’écrivaine d’avoir quelque chose d’ancré : je m’intéresse au corps, au positionnement dans l’espace et il m’est difficile d’écrire sans lieux, car le lieu est ce qui anime la mémoire et ce qui anime les personnages qui se retrouvent dans ce lieu. Il me semble que des personnages avec lieu sont plus vivants que des personnages sans lieu. […] Quand on regarde, il n’y a qu’un seul sens qui est en action. Pour moi dans la description et le fait d’essayer d’incarner un lieu, il faut qu’il y ait tous les autres sens qui contribuent à cette description.

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En 2014, c’est en dehors de la fiction qu’elle poursuit cette analyse psychologique de l’intériorité avec Un quinze août à Paris. Histoire d’une dépression (Actes Sud). Dans ce récit autobiographique, elle interroge les rapports entre dépression et création artistique, et puise dans les œuvres  d’autres écrivains pour chercher à comprendre cet épisode de sa vie. 

Toute forme de création permet de maintenir une circulation entre cette réalité intérieure et cette réalité extérieure. Un quinze août à Paris m’a surtout donné une forme de rédemption : arriver à cerner ce qui m’était arrivé, à l’assumer, à le revendiquer et à en faire quelque chose de littéraire. J’ai essayé de mêler la réflexion sur ce qu’avait pu être cette expérience - et puis la réflexion d’autres personnes aussi parce que j’ai beaucoup lu pour écrire ce texte - à une forme d’approche poétique : comment le langage et les mots nous permettent de cerner ce qui nous arrive avec acuité et avec justesse. 

Son actualité : son roman Les lois de l'ascension a paru le 6 janvier aux Editions Actes Sud.

Sons diffusés pendant l'émission

  • Extrait de Barton Fink (Joel et Ethan Coen, 1991).
  • Interview de Nathalie Sarraute dans Lectures pour Tous avec Pierre Dumayet, à l’occasion de la sortie de la nouvelle édition de Tropisme, 1957, archives de l’INA.
  • "Deborah Theme", Ennio Morricone, bande originale de Once upon a time in America (Sergio Leone, 1984).
  • Georges Perec sur le travail de romancier à l’occasion de la sortie de La Vie mode d’emploi, sur France Culture, 10 novembre 1978.

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