À l’occasion de la sortie de son film documentaire, " Le fils de l’épicière, le Maire, le Village et le Monde ", la réalisatrice et monteuse, Claire Simon, revient au micro d’Arnaud Laporte sur son parcours, ses méthodes de travail et son processus de création.
- Claire Simon Cinéaste
La cinéaste, Claire Simon, officier de l'ordre des Arts et des lettres, compte trois films sélectionnés à la quinzaine des réalisateurs à Cannes ; ainsi que deux films primés au Festival de Belfort et un à la Biennale de Venise. Le documentaire est sans aucun doute son domaine de prédilection. C'est dans la capitale du documentaire, à Lussas, en Ardèche, que la réalisatrice tourne son prochain film "Le Fils de l'épicière, le Maire, le Village et le monde" sorti en salle le 1er septembre 2021. L'occasion de découvrir l'industrie culturelle et le milieu rural en prise aux lois du marché.
Du montage à la réalisation
Après avoir suivi des cours d’ethnologie, d’arabe et de berbère, Claire Simon entre dans le monde du cinéma en commençant son métier par le montage. Elle partira en Algérie et effectuera un stage de monteuse à la Cinémathèque d’Alger. Le montage a été pour elle une grande école du cinéma ; de fait, elle a très vite ressenti la nécessité de réaliser son premier court métrage, indépendamment, en autodidacte. C’est aux Ateliers Varan, créés par Jean Rouch, qu’elle découvrira le cinéma documentaire et direct, réalisant qu’il y avait d’autres possibilités de créations, de formes nouvelles ; et, qu’enfin, il était possible de partir d’une idée, d’une personne et de construire au fur et à mesure, de manière empirique, pour donner forme au cinéma.
Le documentaire est proche du roman, de la littérature. Mais je n’écris pas des films je les fais. Pour moi écrire un scénario c’est quelque chose qui arrive dans un deuxième temps. Je peux choisir un casting avant le scénario ou bien commencer à filmer des choses avant l'idée d’un possible scénario. C’est important que le cinéma soit du cinéma et pas un « programme accompli », je trouve cela très ennuyeux. Le cinéma documentaire a une vertu de la liberté de forme qui est très grande.
Confronter documentaire et fiction
Dès l’enfance, et ensuite au cours de ses études, Claire Simon a eu pour domaine de prédilection, l’enquête, au sens large du terme ; s’intéressant à l’intelligence du réel et à sa représentation, sa mise en scène. Ses films ne sont pas figés dans une forme, elle interroge le mélange des genres dans la réalisation : fiction et documentaire sont intimement liés et reposent sur une approche ethnologique ou sociologique. Claire Simon oscille entre les deux, en les conjuguant parfois. Elle filme des choses qu’elle connaît, proches d’elle, s’emparant de thématiques telles que, l’enfance, les femmes, le travail. Sa méthode de travail passe, dans un premier temps, par l’écoute et ensuite vient l’observation au moment de filmer.
Je croyais que dans un film documentaire tout était vrai, jusqu’à ce que je vois un type tuer un autre dans "Milestones" de Kramer. Je me suis dit comment c’est possible ! Cela a été une révélation pour moi, cette hybridation de documentaire et de fiction.
Son actualité 2021 : sortie du film " Le fils de l'épicière, le village et le monde " le 1er septembre.
Son actualité 2021 : sortie du film " Le fils de l'épicière, le Maire, le Village et le Monde " le 1er septembre.
Sons diffusés pendant l'émission :
- "Miles" de l'album "Milestones" de Miles Davis, 1958, Label : Colombia Records.
- "Sometimes I Feel Like a Motherless Child" de l'album "Let my people go" d'Archie Shepp et Jason Moran, 2021, Label : ARCHIEBALL.
- Bande annonce du film de Claire Simon "Le fils de l'épicière, le Maire, le Village et le Monde".
- Archive Radio Canada : "Marguerite Duras sur le cinéma", 1966.
L'équipe
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