A l'occasion de l’exposition « Alberto Giacometti / Douglas Gordon » qui met en regard l'œuvre du sculpteur avec celle du vidéaste écossais, nous recevons ce dernier pour revenir, en sa présence et au micro d'Arnaud Laporte, sur son parcours et ses imaginaires.
- Douglas Gordon
Douglas Gordon est à l’honneur jusqu’au 12 juin à la Fondation Giacometti à Paris à l’occasion de l’exposition « Alberto Giacometti / Douglas Gordon ». Né en 1966 à Glasgow en Ecosse, Douglas Gordon est un artiste pluridisciplinaire qui travaille la vidéo, le dessin, la sculpture et l’installation. Son travail sur la distorsion du temps et la tension entre des forces contraires (vie et mort, le bien et le mal) rejoignent des interrogations de Giacometti sur la condition humaine. Le temps d'un entretien au long cours, il nous raconte son parcours, de ses études d'art à Glasgow à sa résidence à la Fondation Giacometti.
Un artiste sous les projecteurs
Né en Ecosse dans une famille modeste, Douglas Gordon est un enfant de la génération magnétoscope. Au lieu de travailler à l’usine à 16 ans comme les autres, il voyage à Paris puis s’inscrit à la Glasgow School of Arts où il expérimente la performance et travaille déjà la question du temps. Il parfait ensuite sa formation à la Slade School of Art. A propos de ses jeunes années, que ce soit à l'école ou dans sa famille, il confie :
"Le plus important, c'est qu'on ouvrait les portes et les fenêtres pour laisser rentrer peut être les guêpes, peut-être les abeilles. Les abeilles font le miel. Les guêpes assassinent. Mais c'est comme ça, c'est nécessaire, je crois." Douglas Gordon
En 1996, il est le premier vidéaste à être récompensé du très prestigieux Turner Prize. Grâce à cette distinction, puis le prix Hugo Boss-Guggenheim à New York en 98, il accède au « topten » des artistes contemporains les plus célébrés au monde. L’artiste écossais a exposé son travail dans des institutions aussi diverses que prestigieuses à travers le monde et dans de nombreux festivals de cinéma.
Arpenter l'inconscient du cinéma
Douglas Gordon s’est rendu célèbre pour son œuvre « 24 hour psycho », une projection sur écran du film « Psychose » d’Alfred Hitchcock, dont la vitesse de projection est calculée pour que le film dure précisément 24 heures.
"C'est la grande lenteur qui est le temps réel" Douglas Gordon
Citons aussi le film « Zidane, portrait du XXIème siècle », co-réalisé avec Philippe Parreno et sorti en salles en 2006, qui suivait Zinedine Zidane seulement, le temps d’un match pour le Real de Madrid. A propos de ce film sur Zidane, il souligne :
"Si vous êtes endormis, vous êtes quand même présents. Si vous n'avez pas le ballon, vous êtes quand même encore en train de jouer" Douglas Gordon
Comme Pierre Huygue, Stan Douglas ou Mark Lewis, Douglas Gordon a développé une démarche analytique et critique qui s’appuie largement sur le principe du remake. En jouant la confrontation avec la culture cinématographique, le plasticien écossais rend universels les questionnements qui hantent son imaginaire singulier tels que la mort, la mémoire, le mal, la solitude, le réel, la fascination pour la pop culture, le double ou encore l’identité. Autant de motifs qui se traduisent dans son langage plastique par la duplication, la mise en miroir, la mise en boucle, la désynchronisation, la juxtaposition et l’inversion.
"Comment mesurer le présent? […] Peut-être que la solitude est la chose la plus proche de l'idée de présent " Douglas Gordon
- Son actualité : Exposition « Alberto Giacometti / Douglas Gordon » qui se tient jusqu’au 12 juin à la Fondation Giacometti à Paris.
Sons diffusés pendant l'émission :
- Extrait sonore de l'installation « Déjà-vu » de Douglas Gordon.
- Philipe Parreno dans Affaires Culturelles le 23 décembre 2020.
- Archive d’Alberto Giacometti diffusée dans l'émission "Surpris par la nuit" sans France Culture en 2008.
- Robert Mitchum qui chante "Leaning On The Everlasting Armans" dans “La nuit du chasseur” de Charles Laughton en 1955.
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