Que ce soit au théâtre, à la radio, à la télévision ou au cinéma, Édouard Baer ne cesse de partir à l’aventure des mots. Son dernier film «Adieu Paris» sort en salles, l’occasion de revenir en sa présence et au micro d’Arnaud Laporte sur le parcours rocambolesque de ce funambule à l'humour élégant.
- Edouard Baer Acteur, réalisateur, scénariste
Tantôt comédien tantôt acteur, tantôt producteur tantôt animateur, difficile de résumer Édouard Baer. Trublion atypique au verbe facile et à l’esprit acéré, Jean Rochefort, son grand ami, disait de lui qu’il a une individualité généreuse. Il nous offre en ce début d’année un nouveau film « Adieu Paris », en salles le 26 janvier. Une comédie tendre et cruelle qui prend pour décor un vieux bistro parisien au charme éternel et où se pressent Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, François Damiens, Isabelle Nanty, Ludivine Sagnier ou encore Jackie Berroyer. L’occasion idéale de nous immerger dans les coulisses de ses imaginaires et de son processus créatif.
" Une année sur deux, on est le ringard de l'année. Puis, on rejoue dans un film qui a coûté des milliards et qui fait onze entrées, et on vous enterre. Ensuite, on revient, on vous chasse par la porte, vous revenez par la fenêtre, on fait une pièce de théâtre qui marche par hasard... C'est très mystérieux. Il faut aimer les moments où on joue, les moments où on écrit, les moments où on est ensemble, sans attendre le résultat" Édouard Baer
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Partir à l'aventure des mots ...
Formé à l’art de l’éloquence sur les bancs de l’Assemblée nationale qu’il fréquente durant son adolescence, puis sur ceux du Cours Florent avec Isabelle Nanty en professeure, Édouard Baer impulse dès ses débuts une conception libre et vivante de l’art partout où il passe. Repéré par Jean-François Bizot, il s’impose pour ses logorrhées poétiques proches du non-sens anglais au début des années 1990 sur les ondes de Radio Nova dans l’émission happening « La Grosse Boule » avec Ariel Wizman. Après une pause de près de vingt ans, ponctuée par un passage remarqué sur la chaîne cryptée, il retrouve les chemins des studios pour la matinale de Radio Nova, puis l’émission Lumières dans la nuit sur France Inter.
"J'aime bien quand on ne sait pas si c'est vrai, si c'est faux, si c'est en direct, si c'est prévu, parce que comme spectateur ou comme auditeur, j'adore ne pas savoir" Édouard Baer
... et des images
Devant la caméra, Édouard Baer a marqué les esprits pour son improvisation dans Astérix et Obélix Mission Cléopâtre d’Alain Chabat. Sa filmographie compte des collaborations avec de nombreux réalisateurs parmi lesquels figurent Frédéric Jardin, Isabelle Nanty, Claude Chabrol, Claude Miller, Martin Provost, Emmanuel Mouret, et bien d’autres.
" Quand je suis acteur, j'adore obéir. Tout le métier d'acteur, c'est d'être choisi par des gens qu'on admire suffisamment pour se laisser faire. Se laisser aller, c'est un grand plaisir " Édouard Baer
Derrière la caméra, il a signé La Bostella en 2000, film devenu culture, puis Akoibon en 2004 avec notamment Jean Rochefort, Benoît Poelvoorde, Jeanne Moreau et Chiara Mastroianni. Après Ouvert la nuit, son troisième long-métrage, il retrouve aujourd’hui le chemin des salles.
Un funambule en ébullition
De son enfance, Édouard Baer a gardé le goût de la troupe et l’amour du décalé. Deux tropismes qui infusent sa carrière théâtrale, de la pièce Le Goût de la hiérarchie en 2017 à son dernier spectacle en date, Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce, co-mis en scène avec Isabelle Nanty au théâtre Antoine et qui s’est joué en 2019 et a repris en septembre 2021.
"Pour moi, toute pièce de théâtre est un canevas, sinon c'est de la littérature dite. L'improvisation, ce n'est pas que du texte, c'est du mouvement, du sentiment. Il y a une émotion qui n'est pas prévue et il faut la suivre. Il faut se faire confiance sur scène" Édouard Baer
Relevons également sa mise en scène de La Folle et Véritable Vie de Luigi Prizzoti, pièce délirante dans laquelle il a joué aux côtés de Jean Rochefort, son père spirituel. Avec sa nonchalance et son génie de la disgression, Édouard Baer semble souvent avancer en funambule sur un fil déjà tout tracé.
"C'est insupportable quand on a l'impression de voir quelqu'un travailler quand on est au théâtre. Notre métier s'appelle "Jouer", c'est très beau. On est obligé au plaisir, obligé d'être heureux" Édouard Baer
Un flâneur dans la nuit
Que ce soit à l’aube pour la matinale de Radio Nova puis au crépuscule pour « Lumières dans la nuit » chez France Inter, dans les salles obscures en tant que réalisateur ou acteur, ou au soir couchant sur les planches des théâtres, Edouard Baer est un homme de la nuit qu’il illumine de son humour délicat, entre légèreté et mélancolie.
A la beauté immobile des paysages, l’artiste préfère l’ébullition des bistrots. A tel point qu’il s’est fait une spécialité d’embarquer tout le monde dans des bars jusqu'au bout de la nuit. C’est donc tout naturellement que son dernier film prend pour cadre un bistrot où se retrouvent d’éminents personnages le temps d’une soirée où tout peut t’arriver…
"Je trouve qu'il manquait une dimension dans les films que j'avais fait avant, j'avais loupé ce qui me semble le plus réussi dans les spectacles : l'impression que ça n'a lieu que ce soir. La grâce du théâtre, quand ça marche, c'est qu'on a l'impression que c'était différent hier et que demain, ce sera autre chose, et qu'on peut retourner voir une pièce plusieurs fois" Édouard Baer
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