Etienne Daho : "Je suis sensible à l'air du temps, j'embrasse tout ce qui est neuf"

Portrait d'Etienne Daho
Portrait d'Etienne Daho - Pierre-Ange Carlotti
Portrait d'Etienne Daho - Pierre-Ange Carlotti
Portrait d'Etienne Daho - Pierre-Ange Carlotti
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De l'inattendu "Pop singer" du début des années 80, en quarante années de réinventions permanentes, Etienne Daho est devenu le chef de file puis le parrain de la pop française. Marie Sorbier le reçoit à l'occasion de la sortie de son nouvel album "Tirer la nuit sur les étoiles".

Avec
  • Etienne Daho Auteur, compositeur, interprète et producteur français

Né le 14 janvier 1956 à Oran Etienne Daho grandit dans le quartier populaire d'Eckmühl, avant d’emménager au Cap Falcon. Dans la petite épicerie-débit de sodas que tiennent ses grands-parents et deux de ses tantes, il y a un juke-box, avec dedans les 45 tours des nouveautés yéyé et rock’n’roll du moment. Là, il est l’enfant “twisteur” qui danse sur les tables. A 8 ans, il quitte ce qu'il considère être son Eden pour la France. Adolescent, il traîne dans ce milieu post-punk rennais, et assiste à la consécration de cette musique héritière du rock et de la chanson française dont il deviendra bientôt le chef de file. Son premier album Mythomane (1981) passe relativement inaperçu, mais le succès d’estime du single Le Grand Sommeil lui permet d’enregistrer son second album. Produit par Frank Darcel, l'album La notte, la notte sort en mars 1984. Suivront Tombé pour la France (1985) et l’immense succès public de Pop Satori (1986) à partir desquelles nait ce que la presse appelle alors la “Dahomania”. Après une série d’albums rétrospectifs, d’Eden (1996) à l’Invitation (2007), dans lesquels l’auteur et compositeur explore les questions structurantes de son histoire : le paradis perdu, les tourments amoureux, la relation aux parents, Etienne Daho reprend son souffle en multipliant les collaborations. Depuis Les chansons de l’innocence retrouvée, l’artiste réinterprète les signatures sonores des musiques qui ont accompagnées son enfance et sa jeunesse, sillage qu’il creuse afin d’en extraire de nouvelles matières. En quarante années de carrière, Etienne Daho a su constamment se renouveler, en absorbant l’air du temps pour faire crépiter autrement sa musique. Son nouvel album Tirer la nuit sur les étoiles est un nouvel exemple de la perpétuelle actualité de l’artiste, qui vient se raconter, parler de ses influences, de ses amours et de ses créations dans un grand entretien.

L'éclectisme et le chemin

Mes tantes avaient des établissements, en Algérie puis à Paris, Place Blanche. Quand elles changeaient les disques du jukebox c’était moi qui les récupérais. Je me suis fait une culture très éclectique, entre les yéyés, la pop anglaise, et la soul-pop des années 60. J’ai eu plein de références musicales différentes et je me suis fait l’oreille comme ça.” Etienne Daho

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J’ai abandonné plein d’affaires chez plein de gens chez qui j’ai vécu, avant d’avoir un peu de sous et de pouvoir habiter quelque part à Paris, j’ai beaucoup bougé. J’ai laissé toutes mes affaires à chaque fois que j’ai bougé. (…) Depuis quelques années on me renvoie des enveloppes avec des manuscrits, des choses comme ça. C’est génial de pouvoir récupérer des choses que je pensais perdues et qui à l’époque ne me paraissaient pas importantes. Tout d’un coup, je sens le cheminement, l’histoire...” Etienne Daho

A voix nue
31 min

Absorber le monde

J’ai la sensation d’être toujours un homme de mon temps. Je suis sensible à l’air du temps, j’embrasse tout ce qui est neuf, ça me plaît. Je ne sais pas si je me renouvelle, en tout cas je me fais plaisir.” Etienne Daho

Entre deux albums je pense que je ne sais plus écrire, je ne sais plus comment ça marche. Je peux rester des années sans rien écrire du tout. Quand on fait de la musique, et quelle que soit la discipline, on absorbe plein de trucs ; un bon film, une photo, un livre, une rencontre, un paysage, une grande marée. Tout est matière à absorber le monde, la vie. Après, ça cogne à l’intérieur, ça demande à sortir, c’est la transformation de tout cela. Il y a un moment où des phrases viennent, des mélodies. C’est mon corps qui m’envoie des signaux pour me dire que je suis prêt à refaire autre chose. C’est la musique qui vient en premier, j’ai toujours plein de musiques dans la tête, tout le temps. Si j’arrête de parler j’ai de la musique. Si je parle avec quelqu’un et que j’entends une musique à la radio mon oreille et ma tête s’en vont.” Etienne Daho

Désir et création

Beaucoup de chansons, d’œuvres parlent de l’amour ou de son absence. C’est vrai que c’est inspirant. C’est vraiment quelque chose qui vous fait vous découvrir, et puis qui vous donne envie de faire des choses folles...comme tirer la nuit sur les étoiles.” Etienne Daho

C’est toujours un petit miracle de faire un disque. Ça fait plus de quarante que je fais des albums, on a toujours un peu l’idée que la passion pure peu s’étioler et pas du tout en fait, c’est presque plus fort aujourd’hui. C’est l’éternel recommencement. C’est ça qui porte, qui donne envie de se donner complètement, corps et âme à un projet.” Etienne Daho

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Plus d'informations sur ses actualités :

  • L'album Tirer la nuit sur les étoiles est sorti le 12 mai 2023 sous le label Barclay.

" Tirer la nuit sur les étoiles déroule des mélodies somptueuses, soutenues par une orchestration opulente, des chœurs gospel, une profondeur soul et cuivrée. Mais l’album se situe aussi à la pointe de la technologie avec l’intervention d’une noria de pointures de la musique électronique. Rarement, un album aura fait appel à autant d’intervenants sans perdre le cap. Sa cohérence tient au fait qu’Etienne Daho et Jean-Louis Piérot ont su choisir des partenaires d’excellence pour le coréaliser avec eux : Keefus Ciancia, Jade Vincent et David Holmes du trio californien Unloved ; Fred Ventura et Paolo Carlo Gozzetti du duo transalpin Italoconnection ; Loris Sasso et Nils Peschanski du duo électro-soul parisien Global Network ; mais aussi Moïse Turizer, Fabien Waltmann ou Yan Wagner, tireurs d’élite qui interviennent parfois à plusieurs sur la même chanson.
De nombreux invités amis se joignent à la fête, Vanessa Paradis pour le duo d’ouverture de l’album, Calypso Valois, Doriand, Christian et Paul Fradin (père et fils), Lou Lesage ou encore Jade Vincent pour le duo en anglais I’ve been thinking about you, une ballade hantée qui n’est pas sans rappeler la scène folk-rock californienne des sixties. "
En avant-garde, Boyfriend, premier extrait de l’album, a été dévoilé le 14 février, comme une déclaration d’amour universelle.

  • . Etienne Daho retrouvera son public sur scène lors d’une tournée prévue à l’automne 2023.

Sons diffusés pendant l'émission :

  • "Le phare", Etienne Daho, Tirer la nuit sur les étoiles (2023)
  • "Sur mon cou" de Jean Genet, interprété par Etienne Daho en live à salle de la Cité à Rennes, sur l'album Le condamné à mort (2010)
  • "Les petits criminels", Etienne Daho, Tirer la nuit sur les étoiles (2023)

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